"Tueur de la gare de Perpignan": l'émotion de la mère d'une victime qui attend beaucoup du procès
Il est passé entre les mailles du filet durant 17 ans.
Le procès de Jacques Rançon, accusé d'avoir violé, tué et atrocement mutilé deux femmes, mais aussi tenté d'en violer deux autres laissées pour mortes en 1997 et 1998, s'est ouvert lundi après-midi devant la cour d'assises des Pyrénées-Orientales à Perpignan. Surnommé "le tueur de la gare de Perpignan", bientôt 58 ans, veste grise sur t-shirt orange fluo, s'est installé au milieu du banc des accusés avec trois policiers derrière lui.
C'est en 2014 que le juge d’instruction de Perpignan a transmis à un laboratoire lyonnais les traces d’ADN relevées sur un escarpin de l’une des victimes du tueur de la gare. C’est en rentrant ces données dans le fichier, grâce à un nouveau logiciel, que les experts du laboratoire se sont aperçus qu'il correspondait à celui d’un homme, dont l’ADN avait été prélevé dans une affaire de violences conjugales. Jacques Rançon, pourtant déjà entendu mais relâché au tout début de l’affaire, est alors incarcéré.
Aujourd'hui, les familles des victimes attendent beaucoup de ce procès, c’est la cas de la famille de Marie-Hélène Gonzales, violée et tuée en juin 1998. Sa mère, épuisée, à bout de force, la gorge serrée, a accepté de se confier, de dire que qu’elle attend du procès:
"Il faut que je le vois en face de moi. Qu'il me regarde. Il faut qu'il paie pour les crimes qu'il a fait, tout le mal qu'il a fait à ma fille et aux autres victimes. Mais aussi à mon mari, à mes enfants, à moi. Il nous a détruit la vie. Je ne sais pas si je peux tenir le coup" lâche Conception Gonzales dans un sanglot.
Me Etienne Nicolau accompagne les familles de victimes depuis 20 ans. Il est soulagé que ce présumé récidiviste ait pu être interpellé en octobre 2014 et qu'il puisse être jugé à Perpignan: "Imaginez qu'il aurait pu continuer à tuer, à violer, si on ne l'avait pas interpeller. Il avait commencé avant de venir à Perpignan. Ici, on sait ce qu'il a fait. On sait de quoi il a été capable. Je pense qu'il a commis d'autres crimes ailleurs".