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Police-Justice

Un traitement "inhumain et dégradant"? Les recours se multiplient à la prison de Vendin-le-Vieil

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Un mois seulement après son ouverture, les recours se multiplient contre la prison de Vendin-le-Vieil. On en compte déjà une vingtaine. Certains pour faire valoir des erreurs de casting, d'autres pour dénoncer les conditions de détention de cette prison de haute sécurité.

Un mois après l’ouverture de la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil plusieurs recours ont été déposés, notamment par des avocats de détenus, afin de faire annuler certaines règles de détention jugées parfois inhumaines.

Une juge a d’ailleurs rendu une décision en ce sens le 18 août en estimant que certaines conditions de détention ne garantissaient pas le respect de la dignité humaine. Une décision qui fait d’ailleurs l’objet d’un appel par le ministère public.

Des pratiques dégradantes?

À l’origine de la saisine du juge, maître Julien Delarue pointe du doigt plusieurs éléments et notamment l’allumage des lumières dans les cellules toutes les deux heures en pleine nuit. Ce qui empêche son client de dormir.

“La juge en réalité a rappelé qu’il pouvait s’agir d’un traitement inhumain et dégradant et elle a demandé à l’administration de mettre fin à cette pratique. Et en plus de ça, il n’y a aucun motif pour l’expliquer", assure-t-il.

"Ce qu’il faut toujours avoir à l’esprit, c’est que la sévérité ne doit jamais justifier l’indignité. L’idée n’est pas de combattre à tout sens, l’idée, c’est de dire, il faut que nous soyons prudents. Ce n’est pas en tapant, en cognant, en les privant de rapport avec leurs familles qu’on changera les choses et en tout cas qu’on les changera durablement ”, poursuit-il.

Pour cet avocat, l'enjeu est aussi de s’assurer que le régime exceptionnel d’incarcération n’inspire pas les autres prisons. De son côté, l’administration pénitentiaire précise qu’il s’agit avant tout de mesures de sécurité.

Pierre Bazin avec Guillaume Descours