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Police-Justice

"Une épreuve terrible": les audiences du procès Le Scouarnec difficiles à supporter pour les victimes

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Joël Le Scouarnec a enfin montré un brin d'émotion mercredi à son procès. L'ancien chirurgien est jugé pour des viols et des agressions sexuelles sur près de 300 patients, âgés en moyenne de 11 ans au moment des faits. Ce jeudi, Joël Le Scouarnec sera pour la première fois confronté aux déclarations de ses victimes.

Suite du procès de Joël Le Scouarnec, jugé à la cour criminelle départementale de Vannes, pour des faits commis sur 299 victimes. Ce jeudi, l’ex-chirurgien sera confronté pour la première fois à ses victimes, lui qui explique depuis plusieurs jours leur devoir de "reconnaître les faits réalisés".

Ces trois derniers jours, il a pu longuement répondre aux questions de la cour sur sa personnalité, son parcours professionnel. Et surtout sur ses journaux intimes, dans lesquels il consignait méticuleusement ses actes pédocriminels.

Même si l’accusé a fait preuve d’un peu d’émotion mercredi, les audiences ont été très difficiles à supporter pour les victimes et les parties civiles. Trois jours éprouvants, une plongée en profondeur dans l’univers pédocriminel de Joël Le Scouarnec raconte maître Guedj Benayoun qui défend deux victimes.

“Ça a été une épreuve terrible. Surtout les images qui ont été montrées. La main de Monsieur Le Scouarnec à côté du sexe d’un petit-enfant a réellement bouleversé beaucoup de victimes puisque c’est cette même main qui les a agressés”, appuie-t-elle.

L’avocate a pourtant réussi à faire tressaillir l’ex-chirurgien mercredi. “Il a fait preuve d’émotions dans le timbre de sa voix, d’émotion corporelle. C’est ce que les victimes attendaient”, ajoute-t-elle.

Un discours pas vraiment convainquant?

Joël Le Scouarnec soutient pourtant que certaines violences sexuelles dont on l’accuse étaient des actes de médecine. “Il fait peut-être face à des difficultés à se rendre compte de la réalité de son comportement même dans ses attitudes de médecin qui n’étaient certainement pas déconnectées de ce qu’il appelle des pulsions pédophiles”, pointe maître Boyer, avocat de l’association l’Enfant Bleu.

Le discours de l’ex-chirurgien, oscillant entre trous de mémoire et détails sordides, ne convainc pas maître Coudou.

“Bien évidemment que monsieur Le Scouarnec a toujours maintenu ce contrôle. Tout ce qu’il donne, il peut le reprendre. Finalement, il fait dépendre la reconstruction des victimes de sa parole”, appuie-t-elle.

Ce procès est une occasion de s’exprimer pour les victimes, dit-elle, sans rien attendre, pour sa part, de Joël Le Scouarnec.

Martin Cadoret avec Guillaume Descours