"Une véritable guerre à mener": à Nice, des drones pour lutter contre le trafic de drogue

Après de nouveaux incidents vendredi liés au trafic de drogue dans le quartier des Moulins à Nice, le préfet des Alpes-Maritimes a annoncé que des drones allaient être utilisés pour lutter contre.

Une dizaine de coups de feu ont été entendus au niveau d'un point de deal ce vendredi, dans le quartier des Moulins à Nice, à une dizaine de minutes de la promenade des Anglais. Un homme, suspecté d'être à l'origine de ces tirs, a d'ailleurs été interpellé.

Après ce nouvel incident, les autorités ont décidé de lutter autrement. Dans les prochains jours, des drones vont faire leur apparition dans le quartier. Le maire de Nice Christian Estrosi et le préfet en avaient fait la demande depuis plusieurs mois, et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a finalement accepté.

Des caméras lointaines à résolution importante doivent aussi permettre d'observer les points stratégiques du quartier.

"Les drones, ce n'est pas invisible"

Vraie solution ou mauvaise idée? "Ça va les amuser, ils vont leur tirer dessus, c’est du matériel cher qui va partir en fumée pour pas grand-chose", estime Samira, qui vit dans le quartier.

Martin, consommateur de produits stupéfiants, pense qu'il va s'abstenir d'aller sur place pendant quelque temps, mais pas définitivement. "Les drones, ce n’est pas invisible. Quand tout le monde sera bien adapté au fait qu’il y a des drones, j’y retournerai sereinement", dit-il.

Cependant, pour certains, il y a urgence car les incidents se multiplient et ont de nombreuses conséquences. C'est le cas de Michel qui, après avoir vécu près de 30 ans ici, a décidé de fuir. Pour lui, "tout ce qui peut apporter plus de sécurité, c’est toujours une bonne chose."

Des renforts déjà actés

Les forces de l'ordre attendent d'ailleurs cette surveillance aérienne avec grande impatience. "Nous pensons très franchement que nous pourrons apporter plus de sécurité avec l’exploitation de ces images et de ces drones. Contre ces trafics, c’est une véritable guerre à mener", souligne Laurent Martin de Frémont, secrétaire départemental de l’unité SGP Police des Alpes-Maritimes.

À la fin du mois d'avril, le recrutement de 24 nouveaux agents de sécurité avait déjà été acté par la mairie de Nice pour tenter d’apaiser la situation.

Siam Spencer (édité par AB)