Violences à Dijon: "On n'allait pas accueillir des gens qui arrivent avec des battes, des tournevis, des couteaux avec des bouquets de fleurs!"
Au milieu du rassemblement, entre les armes et les voitures incendiées: Youssef. Cet employé administratif n'a jamais eu affaire à la police, mais lundi, il a décidé de "défendre son quartier", cagoulé, mais pas armé.
L'homme, âgé de 42 ans, était présent, cagoulé, lors de la démonstration de force lundi soir dans le quartier des Grésilles où vit également sa mère. Il explique au micro de RMC pourquoi il est descendu dans la rue.
"Je suis quelqu'un d'honnête, je paie mes impôts et je n'ai pas envie de sortir de chez moi la peur au ventre. On était là pour marquer notre mécontentement. Il y avait des honnêtes citoyens, mais il y avait des gens qui étaient armés. Je condamne fermement ce genre d'attitude, mais, malheureusement on n'allait pas accueillir des gens qui arrivent avec des battes, des tournevis, des couteaux... avec des bouquets de fleurs. Il fallait qu'on se fasse entendre" explique-t-il sur RMC.
"On n'a pas eu le choix, il a fallu protéger nos proches"
Il dit avoir vraiment peur pour lui et pour ses proches ses derniers jours: il sortait de chez lui, "la peur au ventre". S'il envisage de faire déménager sa mère dans un quartier plus sûr et plus proche du centre-ville, il se dit prêt à participer de nouveau à une démonstration de force si les raids menés par la communauté tchétchène se poursuivent.
"On n'a pas eu le choix, il a fallu protéger nos proches. Pas pour défendre des dealers ou quoi que ce soit: on n'en à rien à foutre de leurs règlements de comptes. On a fait ça pour notre tranquillité, pour ne pas finir à l'hôpital, pour pas que nos proches innocents finissent à l'hôpital. C'est pour ça que je suis descendu dans la rue. Et je continuerai s'il le faut, si l'Etat ne fait pas son travail".
Pour les jours à venir, il espère une plus grande présence policière.
Au même moment, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a promis mardi "une réponse extrêmement ferme" aux incidents qui ont secoué Dijon ces derniers jours et annoncé un nouveau renforcement du dispositif avec plus de 150 policiers ou gendarmes mobilisés pour la nuit à venir. "Je veux passer un message très clair aux voyous que nous avons vu exhiber des armes, aux individus qui sont venus commettre ici des violences à Dijon: notre réponse sera extrêmement ferme", a-t-il dit à sa sortie du commissariat.