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Violences chez les plus jeunes: "Les parents ont été licenciés par leurs enfants"

L'Etat est-il impuissant face aux heurts et actes de violences, notamment chez les jeunes ou lors des rassemblements? Pour Alain Bauer, professeur de criminologie au Centre national des arts et métiers, le problème est éducationnel.

Malgré la défaite, des violences ont eu lieu dimanche soir à Paris en marge de la finale de Ligue des Champions opposant le PSG et le Bayern Munich. Le ministre de l'Intérieur a dénoncé "la sauvagerie de certains délinquants cette nuit", alors que seize agents des forces de l'ordre ont été blessés, 12 magasins attaqués et une quinzaine de véhicules dégradés. Au total, 158 personnes ont été interpellées et 151 placées en garde à vue, dont 49 mineurs soit près d’un tiers du nombre total d’interpellations.

"C’est une question d’autorité. L’autorité parentale est autant mise en cause que l’autorité étatique, judiciaire ou même académique. Le problème des parents c’est qu’ils ont été licenciés par leurs enfants, notamment les 13-18 ans", a tenté d’expliquer ce mardi matin sur RMC le criminologue Alain Bauer.

"Une forme d'autonomie sociale"

"Les 13-18 ans ont trouvé une forme d’autonomie sociale, marquée par leur vie au bas des tours, leur autonomie physique avec leur bande qui n’est pas systématiquement un gang et enfin dans leur affrontement avec l’autorité comme affirmation de leur propre identité. La réhabilitation du rôle des parents, notamment dans les familles monoparentales, et la capacité à redonner de l’ordre est un élément majeur", ajoute-t-il.

Et pour "redonner de l’ordre", il faut intégrer et non exclure en accompagnant les enfants à l’école notamment, veut croire Alain Bauer. Une méthode qu’il illustre en comparant les systèmes éducatifs français et d’Europe du Nord, souvent cités à titre d’exemple : "La pire sanction dans le système éducatif français c’est l’exclusion définitive de ce système. La pire sanction dans les systèmes d'Europ du Nord c’est l’obligation de revenir dans ce système et d’y travailler les week-end. Devinez ce qui marche le mieux".

G.D.