Violences dans les manifestations: "Il faut un régime dérogatoire, des assignations à résidence"

A Paris, au lendemain de la 11e journée de manifestation de l’intersyndicale contre la réforme des retraites, le bilan des violences et incidents a été dressé. De source policière, il y a eu 58 personnes interpellées au total, et 49 d’entre elles ont été placées en garde à vue. Dix agences bancaires et un cabinet d’assurance ont été vandalisés, ainsi qu’une quinzaine de commerces. Une quarantaine de façades d’immeubles ont été taguées. Une trentaine d’abribus et de panneaux publicitaires ont été détruits et dégradés. 101 policiers et gendarmes ont été blessés, dont 16 ont dû être hospitalisés.
L’œuvre d’individus violents très nombreux, selon Matthieu Valet, porte-parole et secrétaire national adjoint du syndicat indépendant des commissaires de police. "Les forces de l'ordre sont courageuses et résilientes, on l'a vu hier à La Rotonde, avec des projectiles faits pour tuer, explique-t-il dans ‘Apolline Matin’ ce vendredi sur RMC et RMC Story. Ces perturbateurs viennent au contact et visent les parties vitales. Il y a la volonté de se faire des policiers. Il y avait quasiment mille éléments radicalisés qui étaient hier en tête de cortège et qui veulent absorber et voler la manifestation aux gens pacifiques."
"Il y a un vrai sujet politique"
Pour lutter contre ces violences, Matthieu Valet plaide pour l’instauration d’un "régime dérogatoire", avec par exemple la possibilité d’interdire la présence de certaines personnes lors de manifestations. "On a des spécialistes du désordre, des individus anarchistes, antifascistes, qui sont dans des nébuleuses d'ultra gauche que les services de renseignement documentent parfaitement puisqu’une partie d’entre eux sont fichés S, qui viennent semer le désordre, le chaos. Il y a un vrai sujet politique, souligne le porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police. On interpelle le politique. Pour lutter contre les stupéfiants, le proxénétisme, le terrorisme, on a des régimes dérogatoires qui permettent, par exemple, d’assigner des individus à résidence parce qu’on a suffisamment d’éléments pour dire que ce sont des éléments violents et qu’ils peuvent perturber l’ordre public. Ces groupuscules sévissent depuis trop longtemps. On les connait ces personnes, on sait qu’elles passent à l’action. Il faut qu’on se donne un nouveau cadre juridique, dérogatoire du droit commun, pour pouvoir enquêter, judiciariser et mettre hors d’état de nuire ces individus violents."