Violences policières: du sursis requis contre le premier policier jugé à Paris
Trois mois de prison avec sursis ont été requis jeudi soir contre le CRS accusé d'avoir lancé un pavé en direction de "gilets jaunes" lors d'une manifestation le 1er mai dernier. Il comparaissait "pour violences volontaires de la part d'une personne dépositaire de l'autorité publique". C'est une vidéo, largement relayée dans les médias et sur les réseaux sociaux, sur laquelle on le voyait lancer ce pavé qui avait conduite l’IGPN à ouvrir une enquête.
Ce CRS de 44 ans se reconnaît à sa carrure imposante, pourtant devant le président du tribunal, il hésite, s’exprime difficilement d’une voix peu assurée, sauf quand il s’agit d’expliquer son geste.
"J’ai fait ce geste pour avoir un repli stratégique"
"A l’instant T, c’est ce qu’il fallait faire", assure le brigadier. Selon lui ce pavé n’a pas été jeté dans accès de colère, ni dans la volonté de blesser. Seulement dans cette manifestation, la pire qu’il ait eu à couvrir, le policier se retrouve acculé sans grenade. "J’ai fait ce geste pour avoir un repli stratégique", se justifie-t-il.
Reste à savoir si ses explications ont convaincu le juge, le délibéré sera le 19 décembre. Le juge a d’ores et déjà annoncé que la décision sera difficile et critiquée. Après l’audience, l’interview de l’avocat du policier est interrompue par des "gilets jaunes". Ils dénoncent une "justice à deux vitesses", comme pour déjà donner raison au magistrat.