RMC

"Vision radicale de l'islam", périple meurtrier de "7 minutes", scène "d'une extrême violence": les premiers éléments de l'enquête dévoilés sur l'attaque à la préfecture de police

Jean-François Ricard, procureur antiterroriste, a tenu une conférence de presse ce samedi.

L'auteur de l'attaque qui a tué jeudi quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris, "aurait adhéré à une vision radicale de l'islam" et était en contact avec des individus de la "mouvance islamiste salafiste", a indiqué samedi Jean-François Ricard, procureur antiterroriste.

Le procureur antiterroriste fait ainsi état "d'un périple meurtrier qui a duré 7 minutes": les autopsies attestent d'une scène "d'une extrême violence".

Les premières investigations ont relevé son "approbation de certaines exactions commises au nom de cette religion", "son souhait de ne plus avoir certains contacts avec des femmes", "sa justification" des attentats de Charlie Hebdo en 2015, "son changement d'habitude vestimentaire depuis quelques mois", a déclaré le procureur antiterroriste. 

Enfin, le procureur affirme que l'assaillant a acheté "deux couteaux" avant de passer à l'acte.

"zones d'ombre"

Le PNAT s'est saisi vendredi de l'enquête diligentée jusqu'alors par le parquet de Paris, sous les qualifications d'"assassinat et tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste", ainsi que pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle".

Jeudi, entre 12H30 et 13H00, armé d'un couteau de cuisine, Mickaël H. a blessé mortellement deux policiers et un agent administratif des services de renseignement de la Préfecture de police de Paris (PP), dans des bureaux du bâtiment situé au coeur historique de la capitale. 

Il a ensuite tué une policière et blessé une employée des ressources humaines ainsi qu'un autre fonctionnaire, avant d'être abattu par un policier dans la cour de la préfecture. D'après une source proche du dossier, l'une des victimes, âgée d'une cinquantaine d'années a été égorgée.

En juin, un rapport parlementaire sur la radicalisation dans les services publics montrait que les cas sont "marginaux" mais qu'il reste des "zones d'ombre". Une trentaine de cas soupçonnés mais pas avérés avaient été recensés (sur 130.000 gendarmes et 150.000 policiers). 

La rédaction de RMC avec AFP