45% des Français estiment que le Rassemblement national n'est pas un danger pour la démocratie

45% des Français estiment que le Rassemblement national n'est pas un danger pour la démocratie : une première depuis 1984. On peut dire que la stratégie de normalisation du Rassemblement national porte ses fruits. La part de ceux le présentant comme un danger a même reculé de 17 points depuis 2018.
Invité sur RMC, le politologue Bruno Cautrès explique ne pas être particulièrement surpris par ses résultats.
"On a eu avant des indications objectives sur l'évolution de la perception du RN, avec les résultats des dernières élections présidentielles, législatives. Et on a la géographie électorale qui nous permet de voir une grosse progression du vote RN dans de nombreuses zones", explique le politologue sur RMC.
"La stratégie de normalisation fonctionne. On a aussi 89 députés RN à l'Assemblée nationale, c'est une grosse présence qui a un effet avec des nouveaux visages qui tranchent avec le passé. Le RN incarne une image de sérieux", affirme Bruno Cautrès.
Cette enquête a été réalisée du 21 au 29 novembre sur un échantillon représentatif de 1.006 personnes sélectionnées selon la méthode des quotas.
Pour la septième année consécutive, l’adhésion des Français aux idées du parti de Marine Le Pen augmente pour atteindre 33 %.
"Deux électeurs sur trois" jugent possible que le RN arrive au pouvoir
Deux électeurs sur trois (65%) jugent probable que le parti populiste accède un jour au pouvoir.
34% jugent que Marine Le Pen ferait une bonne présidente de la République, un chiffre en augmentation de sept points.
"On voit depuis ces dernières années, un ancrage de plus en plus profond du Rassemblement National dans notre vie politique, aujourd'hui le RN s'est installé comme le principal parti d'opposition", explique le politologue Bruno Cautrès.
"Il y a quelque chose d'une incroyable colère contre le système social et politique, la colère rend aveugle", explique le politologue Bruno Cautrès sur RMC.
La crédibilité politique du RN est en forte augmentation, 43 % des Français considèrent que le parti a la capacité de participer à un gouvernement.
Une image intacte malgré l'affaire des eurodéputés
Malgré les affaires politiques récentes, l'image du parti semble rester intacte.
"Cela ne va pas les gêner, puisque beaucoup vont dire que d'autres partis sont touchés par des affaires comme par exemple François Bayrou avec le Modem", explique le politologue sur RMC.
Ils seront 27, dont la présidente du Rassemblement national et son père Jean-Marie Le Pen, à comparaître à l'automne prochain. Les deux juges d'instruction en charge du dossier ont décidé hier de les renvoyer en correctionnelle.
Poursuivis pour détournement de fonds publics, ils devront répondre aux questions des juges dans l'affaire des eurodéputés et de leurs assistants parlementaires au Parlement européen, dans laquelle la présidente du RN était mise en examen depuis 2017.
Une première audience sur l'organisation de ce procès pour détournement de fonds publics et complicité est prévue le 27 mars 2024 avant les débats au fond qui auront lieu en octobre et novembre 2024, a précisé le parquet.
En théorie, ils encourent jusqu’à dix ans de prison, 1 million d’euros d’amende et surtout une possible peine d’inéligibilité.