Affaire Banon-DSK : « une campagne pour salir la gauche » et Hollande ?

François Hollande veut être entendu « le plus vite possible » par les enquêteurs dans l'affaire Banon-DSK. - -
L'enquête dans l'affaire Banon suit son cours et emporte dans son sillage des responsables socialistes. Les enquêteurs vont continuer à entendre de nombreuses personnes pour vérifier la crédibilité de ces accusations de tentative de viol. Des personnes que Tristane Banon ou sa mère, Anne Mansouret, auraient informées après les faits de février 2003. Et les enquêteurs doivent aller vite et recueillir ces témoignages avant la trêve du mois d'août. Ils se concentrent sur une dizaine de personnes qui auraient reçu les confidences de Tristane Banon ou de sa mère : des journalistes comme Patrick Poivre d'Arvor ou Philippe Vandel, une éditrice, mais surtout des responsables socialistes comme François Hollande. Selon les deux femmes, il était au courant des faits et aurait contacté Tristane Banon pour savoir comment elle allait.
Le candidat à la primaire socialiste affirme vouloir être entendu « le plus rapidement possible », craignant une utilisation politique d'une affaire désormais associée à son image dans la presse. Une affaire qui pourrait perturber sa campagne, quelques semaines avant la primaire socialiste prévue en octobre.
« Mais je n’accepte pas la manipulation… »
En déplacement hier mardi à Dijon, François Hollande a en effet dénoncé la « manipulation » comme instrument du débat politique : « Je veux qu’il n’y ait aucun délai et je suis donc tout à fait demandeur à ce que cette audition intervienne le plus rapidement possible. En revanche, ce que je n’accepte pas, c’est la manipulation, la manœuvre d’une affaire qui n’est pas la mienne, qui n’est pas celle du Parti socialiste, pour des fins politiques ».
« Notre pays ne mérite pas des attaques aussi basses »
La gauche a réagi hier mardi pour défendre François Hollande. Et Jean Marie Le Guen, député socialiste de Paris, proche de DSK, ne cache pas sa colère : « Dans une certaine presse, il y a une tentative d’instrumentalisation, qui reprend une campagne qui est là pour salir, avilir un certain nombre de leaders de la gauche. Il n’y a pas de reproches, mais simplement des insinuations permanentes ; on se contente aujourd’hui d’attaquer les personnes, en les mêlant d’une façon plus ou moins sordide à des histoires plus ou moins fantasmagoriques. Ne nous laissons pas faire, ne laissons pas abîmer la démocratie ; notre pays mérite un débat politique serein, il ne mérite pas des attaques aussi basses, mettant en cause de façon totalement injustifiée des individus, de façon systématique ».