Affaire Baupin: l'émotion de Cécile Duflot devant le tribunal
Dernier jour du procès de France Inter et de Mediapart poursuivis en diffamation par Denis Baupin. Toute la semaine le tribunal de Grande Instance de Paris a examiné cette affaire. En mai 2016, France Inter et Mediapart avaient publié les témoignages de 14 femmes qui estimaient avoir été victimes d'agressions sexuelles ou de harcèlement de la part de Denis Baupin. L'ex-député EELV avait alors porté plainte pour diffamation.
Jeudi, c'est Cécile Duflot qui témoignait pour la première fois. La gorge serrée, l’ancienne ministre du Logement raconte cette soirée de mai 2008 à Sao Paulo au Brésil. Cette nuit, Denis Baupin l’aurait agressée sexuellement. Après cet épisode, elle ne dit rien et ne porte pas plainte. Elle ne veut pas être accusée d'instrumentalisation politique alors que Denis Baupin est son adversaire en interne.
"On savait tous, pourtant on n'a rien fait"
Le silence, c’est le plus dur pour Stéphane Sitbon. Cet ancien cadre d’EELV appelé à témoigner le dit, "On savait tous et on savait presque tout… Pourtant on n’a rien fait".
Les témoins de la défense s’enchaînent. Leurs révélations semblent incriminer de plus en plus Denis Baupin. L’ex-député écologiste n’est pas présent pour répondre. Son épouse, Emmanuelle Cosse devient alors son porte-voix. C’est la première fois qu’elle prend la parole depuis cette affaire.
"Si à un seul instant j'avais pensé que Denis Baupin puisse être l'homme décrit ici, je n'aurais pas fait ma vie avec lui. Cela aurait été renier ce que je suis, les engagements de ma vie", a-t-elle déclaré à la barre.
Impassible face aux questions des avocats de la défense, elle dépeint un homme séducteur mais incapable d'actes de violences envers une femme. Un témoignage qui rappelle que ce procès n’est pas celui de Denis Baupin.