RMC
Politique

Affaire Bétharram: "On le croit mais...", soutien timide du bloc central envers François Bayrou

placeholder video
Le bloc central est préoccupé depuis les révélations mettant en cause François Bayrou sur l'affaire Bétharram. Mercredi, c'est un Gérald Darmanin peu loquace qui a dû défendre, dans un premier temps, le Premier ministre devant les députés. Au sein du socle commun, les marques de soutiens sont pour l'instant timides voire réservées.

François Bayrou a beau se réjouir à l’Assemblée, d’arriver au terme du “marathon” budgétaire, le Premier ministre se retrouve à nouveau sous le feu nourri de toute la gauche en raison de l'affaire sur les violences sexuelles au collège-lycée Bétharram (Pyrénées-Atlantiques). Mis en cause par Mediapart, le maire de Pau est accusé d'avoir "menti" après avoir affirmé qu'il n'était pas au courant des faits, malgré ses responsabilités nationales et locales de l'époque, dans les années 90.

Pour rappel, 112 plaintes ont été déposées concernant des viols et agressions sexuelles sur mineurs (qui se seraient déroulées sur plusieurs décennies à partir des années 90) et une enquête est en cours depuis un an par le parquet de Pau.

Les insoumis, qui n’ont pas réussi à le censurer, se sont massivement saisis de cette affaire, inondant les réseaux sociaux avec un visuel et un slogan: "Bayrou savait, il doit démissionner". Le député LFI Paul Vannier, qui a interpellé le Premier ministre mardi et mercredi dans l'hémicycle, lui a d'ailleurs asséné mercredi lors des Questions au gouvernement: "Allez-vous en assumer toutes les conséquences et présenter votre démission?"

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Le dossier compliqué par Matthieu Belliard : Bétharram, l'affaire qui embarrasse Bayrou - 13/02
3:59

Le visage du Premier ministre est resté stoïque, l'embarras est palpable. D'ailleurs, il ne répond pas en premier lieu. C'est Gérald Darmanin, ministre de la Justice, qui défend François Bayrou, réclamant de la "dignité" et dénonçant une tentative de "régler des comptes politiques". Sous les huées, le garde des Sceaux tente de clore le sujet rappelant que seul le procureur de la République "pouvait communiquer sur cette affaire". Peu loquace.

"Peut-être il y a eu des claques, je n'en sais rien"

Le Premier ministre répond finalement ultérieurement et continue de dénoncer de fausses polémiques et persiste à dire qu'il ne savait rien et n'était au courant de rien. "On disait qu’à l’internat peut-être il y a eu des claques, je n’en sais rien", se défend-il encore dans les colonnes du Monde ce jeudi. "Instrumentalisation et amalgames", répètent ses proches avec un argument : "Il est d’abord un père de famille… Comment aurait-il pu laisser ses enfants scolarisés dans cet établissement, s’il avait su?"

"Gros warning", s'inquiète un macroniste

Mais l’affaire préoccupe y compris au sein du bloc central. “Ca peut le mettre en difficulté”, craint un macroniste, auprès de RMC. "On le croit, mais on ne sait pas ce qu’il y a derrière cette histoire d’il y a 20 ans. Gros warning”, s’inquiète un autre.

Les socialistes eux ne réclament pas la démission de François Bayrou au contraire des insoumis, mais ont exigé mercredi que "toute la lumière soit faite". "Des articles publiés depuis apportent des éléments qui contredisent la version du Premier ministre. S'ils étaient avérés, cela constituerait un mensonge et donc une faute grave", juge le PS.

Léo Manson avec S.K.