Affaire libyenne: le parquet requiert 7 ans de prison et 300.000 euros d'amende contre Nicolas Sarkozy

Le parquet financier a requis ce jeudi 27 mars sept ans de prison, 300.000 euros d'amende et 5 ans d'inéligibilité contre Nicolas Sarkozy dans le cadre de l'affaire du financement libyen de sa campagne.
Aux yeux des procureurs, l'homme de 70 ans est coupable de tous les délits pour lesquels il est jugé, à savoir corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs.
Les trois représentants du parquet national financier ont présenté l'ancien chef d'Etat comme un "véritable décisionnaire" et le "commanditaire" d'un pacte de corruption "inconcevable".
Cette peine requise est une première dans l'histoire de la Ve République, car aucune peine aussi lourde n'avait été attribuée à un ancien président. Elle est toutefois qualifiée de "juste", "ferme" et "dissuasive" au regard de la "gravité des faits" pour le parquet.
Une décision excessive pour son avocat
Nicolas Sarkozy a participé à son cinquième procès en cinq ans dans le cadre de cette affaire. Il encourt 10 ans de prison et 375.000 euros d'amende.
En dépit de ces réquisitions, l'ancien chef de l'Etat clame toujours son entière innocence. "Je continuerai à me battre pied à pied pour la vérité, et à croire dans la sagesse du tribunal", a-t-il déclaré sur X.
A la sortie de l'audience, l'un de ses avocats a dénoncé des requisitions excessives et sans fondement. "On a entendu des peines complétement hors-sol sans aucun rapport avec les trois mois d'audience (...) comme si le parquet n'avait pas reculé à de nombreuses reprises sur différents points", a déclaré Christophe Ingrain.
"Le parquet parle fort et demande des peines élevées. Ce n'est pas ça la justice", ajoute-t-il.
Auprès du Parisien, Nicolas Sarkozy insiste sur le manque de preuves à son égard. "M'a-t-on à un moment apporté un élément concret, tangible, une preuve qui démontrerait que j'ai menti ? Tout ce que l'on m'oppose est construit sur de pures hypothèses", a-t-il déclaré.
Quid de Brice Hortefeux et Claude Guéant ?
L'ancien président a reçu les réquisitions les plus lourdes parmi les 12 prévenus de cette affaire.
"C'est le premier à avoir bénéficié de cette corruption, bénéficié à des fins politiques, bénéficier car on peut penser qu'il a été le cerveau et qu'il a embarqué à la fois Brice Hortefeux et Claude Guéant", explique Vincent Brengarth, avocat pour l'association Sherpa, qui s'est porté partie civile dans ce dossier.
Trois ans de prison et 150.000 euros d'amende ont été requis contre Brice Hortefeux. Un an de prison aménagé et 3.750 euros d'amende ont été demandé à l'encontre d'Eric Woerth, trésorier de la campagne.
Le procès reprendra ce lundi 31 mars avec les plaidoiries de la défense, qui doivent s'achever le 8 avril prochain.