Amende avec sursis pour avoir affirmé que le RN discriminait les candidats juifs

Jean-Richard Sulzer et Marine Le Pen - KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Un ex-conseiller économique du Rassemblement national (RN) a été condamné vendredi pour diffamation, pour avoir affirmé en mai 2021 que la commission d'investiture du parti tendait à "évincer tous les gens qui étaient d'origine israélite" aux élections régionales.
Jean-Richard Sulzer, ancien conseiller économique de Marine Le Pen et se présentant comme animateur d'un courant représentant les militants de confession juive au sein du RN, est condamné par le tribunal correctionnel de Paris à 500 euros d'amende avec sursis, à 2.000 euros de dommages et intérêts et 2.000 euros de frais de justice.
Dans une dépêche publiée par l'AFP le 31 mai 2021, il avait affirmé avoir vu "progressivement la commission d'investiture évincer tous les gens qui étaient d'origine israélite" aux élections régionales et avoir laissé "d'authentiques antisémites monter en grade".
À l'époque conseiller régional sortant dans les Hauts-de-France, il était lui-même candidat aux départementales dans les Hauts-de-Seine.
Accuse le parti de pratiques antidémocratiques
Le tribunal a estimé que ces propos accusant le parti de pratiques antidémocratiques et discriminatoires revêtaient bien un caractère diffamatoire, et que "malgré l'intérêt général s'attachant au sujet", Jean-Richard Sulzer "ne disposait pas d'une base factuelle lui permettant de prononcer, avec un ton affirmatif dénué de toute prudence, l'imputation d'un fait aussi grave que celui d'une discrimination raciste".
Cette condamnation intervient quelques jours après la polémique concernant la participation du parti d'extrême droite aux manifestations contre l'antisémitisme du 12 novembre, dans un contexte de recrudescence des actes à caractère antisémite en France depuis l'attaque d'ampleur inédite du mouvement islamiste palestinien Hamas dans le sud d'Israël, le 7 octobre, et la riposte massive depuis de l'armée israélienne visant la bande de Gaza.
La présence annoncée du RN dans les rassemblements a poussé certains à boycotter l'événement, rappelant notamment les nombreuses déclarations antisémites de Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national et père de Marine Le Pen.
L'ex-candidate à la présidentielle a multiplié ces dernières semaines les messages envers une communauté qui lui était électoralement hostile, affichant son soutien à Israël et affirmant que le RN "protège" les Français de confession juive.