Après la censure évitée, quels chantiers à venir pour François Bayrou et le gouvernement?

Le gouvernement peut remercier le PS de ne pas avoir voté la censure. François Bayrou peut donc continuer à Matignon et convie ce mercredi matin tous ses ministres pour un petit-déjeuner et discuter de la suite.

Le Premier ministre, François Bayrou, a passé mercredi, pour la deuxième et troisième fois, l'épreuve des motions de censure à l'Assemblée. Il devrait en être de même pour le Projet de budget de la sécurité sociale d’ici quelques jours.

Seuls les insoumis, communistes et écologistes l'ont voté pour tenter de le renverser et six députés socialistes qui ont bravés la consigne de leur parti. Ni le PS ni le RN n’ont voté la censure, au nom de la “responsabilité” et de la “stabilité”.

François Bayrou et son gouvernement sont donc sauvés, et s’offrent un répit. Mais pour quoi faire maintenant ? Avec une Assemblée toujours sans majorité, que prépare le gouvernement pour les prochains mois ? Il en sera question autour de la table du petit-déjeuner où tous les ministres sont conviés ce jeudi matin, à Matignon.

Et François Bayrou veut être lucide. Ce budget n’est qu’une première étape. Une “première haie franchie”, dit son entourage, qui promet que viendra ensuite le temps de l’action. Mais dans les ministères, on reconnaît qu’il sera compliqué de lancer de grandes initiatives. D’abord, parce que la donne n’a pas changé. Il n’a toujours pas de majorité à l’Assemblée.

Un agenda très chargé

Et aussi parce que l’agenda parlementaire est déjà chargé avec la loi agricole, qui doit aboutir avant le salon de l’agriculture fin février, celle sur la simplification de la vie économique, retardée depuis des mois, mais aussi un 2e texte attendu pour Mayotte ou encore la lutte contre les narco-trafics.

Au point qu’aucune date n’a encore été trouvée pour la fin de vie. Rien en somme qui porte vraiment la signature de François Bayrou. “Il est prudent, il veut durer”, décrypte un député du bloc central, qui ajoute: “le seul vrai sujet c’est les retraites”. Un sujet laissé pour l’instant, aux partenaires sociaux.

Sébastien Krebs avec Guillaume Descours