Assemblée nationale: LFI veut tenter de revenir sur la réforme des retraites

À partir de 9h et jusqu'à minuit, ce jeudi, c'est la journée de niche parlementaire de LFI. Une fois par an, chaque groupe a la main sur l'ordre du jour en hémicycle. Et c'est donc le tour des insoumis qui veulent revenir sur la réforme qui avait mis le feu en avril 2023: le report de l'âge légal de départ en retraite, adopté sans vote, mais par utilisation du 49.3.
C'est donc une parenthèse dans le débat sur le budget, mais pas pour autant une bouffée d'air pour le gouvernement, la droite et les macronistes. Gauche et RN veulent voter cette abrogation, ils sont donc majoritaires. Alors, pour éviter d'arriver au vote final, les députés qui soutiennent le gouvernement ont déposé près de 1.000 amendements.
Et des insoumis crient à l'"obstruction" de ces macronistes et LR. "Prenons le temps de débattre" répondent, sourire en coin, ceux qui les ont déposés. "Pour ne pas perdre une seconde, on va se taire" promet un député LFI.
"Même sans obstruction, il n'y aurait pas eu d'abrogation"
Le financement de l'abrogation a aussi été rédigé au plus court. Mais sauf énorme surprise, ça ne sera pas suffisant pour aboutir avant l'extinction des lumières à minuit. La retraite à 64 ans, adoptée par 49.3, aurait pour la première fois été soumise au vote. Un symbole fort. Les promoteurs de la réforme, minoritaires face à la gauche et le RN, préfèrent donc l'empêcher. "Mais il faut être honnête, même sans obstruction, il n'y aurait pas eu d'abrogation", confesse un député de gauche.
Le texte aurait, en effet, été sans doute bloqué plus tard, dans la construction avec le Sénat. Malgré tout, LFI ne lâche pas. Et s'est déjà lancée dans du “name and shame”. Une campagne d'affichage pour dénoncer nommément ceux qui ralentissent les discussions.