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Assemblée: pourquoi la motion de censure déposée par la gauche a peu de chances de passer

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Le gouvernement va faire face ce mardi à sa première motion de censure déposée par la gauche dans la foulée du discours de politique générale de Michel Barnier. Elle sera soumise au vote ce mardi après-midi, mais elle a peu de chances de passer. Son sort est entre les mains des 125 députés RN, qui ne vont pas la voter.

Le gouvernement de Michel Barnier va faire face à sa première motion de censure ce mardi (16h), à l'Assemblée nationale. Elle a été déposée par 192 députés du Nouveau Front populaire. La gauche dénonce toujours le choix d'un Premier ministre de droite, alors que sa coalition est arrivée en tête aux dernières élections législatives.

Une motion qui n'a quasiment aucune chance de passer. C'est arithmétique car sauf retournement de situation, les députés RN ne voteront pas pour faire chuter le gouvernement. “Nous ne soutiendrons pas cette motion de censure”, assure Julien Odoul. Et sans les 125 voix du groupe RN, aucune chance d'obtenir la majorité absolue.

“Il y a toujours des choses à gagner. Si on va dans la mauvaise direction, nous serons là éventuellement pour censurer, nous y opposer. En revanche, laissons sa chance à ce gouvernement pour voir s’il agira avec le souci de l’intérêt des Français”, indique Julien Odoul, porte-parole du groupe.

"Le jour où on veut les faire tomber, ils tombent"

Pour la gauche, cette position prouve que le gouvernement Barnier est tenu par le RN. “A chaque fois que Marine Le Pen hausse la voix, Michel Barnier s’excuse platement”, dénonce le député PS Arthur Delaporte. Selon lui, ne pas voter la censure, “c’est la manière pour le Rassemblement national d’entrer dans une forme de cohabitation, c’est-à-dire une majorité composée des macronistes, de LR, mais qui vivent avec le soutien sans participation du RN". "Ceux qui censurent s’y opposent, ceux qui ne censure pas contribuent de fait à sa perpétuation”, assure-t-il.

Et si le gouvernement Barnier n'est pas renversé tout à l'heure, les socialistes l'admettront, cela prouvera qu'il a bien une majorité relative au Parlement.

S’ils ne veulent pas appuyer sur le bouton de la censure, les députés du RN trouvent un malin plaisir à tourner autour. Officiellement, le RN ne veut pas ajouter de chaos au chaos. Question d'image aussi, car le parti veut continuer son chemin de respectabilité, concède un cadre. Mais "le jour où on veut les faire tomber, ils tombent" lâche un pilier.

Depuis la nomination de Michel Barnier, le RN sait qu'il "est l'arbitre des élégances" et l'a prouvé. "Nous n'avons pas le pouvoir, mais nous avons la force", s'amuse un stratège.

Hélène Terzian et Stéphane Duguet avec Guillaume Descours