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La censure de Michel Barnier et de son gouvernement, un vote impossible pour la gauche?

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Le gouvernement va-t-il échapper ou pas à la motion de censure que compte déposer la gauche? Le Nouveau Front populaire semble pour l'instant bien le seul à vouloir cette censure.

Mardi, à l'Assemblée nationale, les députés du NFP ont marqué leur opposition au gouvernement. Face au grand risque de perdre le vote, Michel Barnier a décidé - comme il en a le droit - de ne pas demander la confiance de l'Assemblée à l’issue de son discours de politique générale.

Mais la gauche n'entend pas laisser tranquille l'exécutif. D'abord, ce mercredi matin à 10h, la commission des lois examine la procédure de destitution du président de la République, engagée par les députés insoumis. Prochaine étape à 14h avec les premières questions au gouvernement. Et puis, en fin de semaine les quatre groupes du Nouveau Front populaire vont déposer une motion de censure.

Avec 193 députés de gauche, cela donnera forcément des sueurs froides à Michel Barnier. Mais sans soutien des plus de 140 députés RN et ciottistes, la procédure n'a aucune chance.

Ils ont beau avoir trouvé le Premier ministre moins arrogant que ses prédécesseurs, les députés de gauche, comme Alexis Corbière, n'ont pas l'intention de renoncer à leur motion de censure.

“Au-delà des mots de M. Barnier, c’est l'existence même de M. Barnier comme Premier ministre qui mérite d’être censurée. Ce n'est pas le sens du vote qu'ont exprimé les Français. Monsieur Barnier est issu de la famille politique des Républicains qui représente seulement 47 députés”, a-t-il rappelé.

Un vote de censure voué à l'échec?

Le dépôt du texte doit avoir lieu en fin de semaine et l’examen sans doute mercredi prochain, le jour où les députés sont en nombre à l'Assemblée. Mais avec 193 députés Nouveau Front populaire, il manque près de 100 voix pour que le gouvernement soit censuré. Le Rassemblement national, pour l'heure clément avec le Premier ministre, n'a pas l'intention de la voter. Alors, le socialiste Philippe Brun tente de convaincre les députés de l'ex-majorité qui sont mal à l'aise.

“Je vois des députés du Modem qui disent qu’ils hésitent à censurer ce gouvernement, je vois des députés macronistes eux-mêmes qui ne se retrouvent pas dans les propos de Bruno Retailleau ou dans l’attelage baroque qui a ainsi été créé. Les députés présents dans l'hémicycle la voteront s’ils sont fidèles au message qui a été émis le 7 juillet dernier”, assure-t-il.

Et pour ne pas brusquer, c'est le PS et non LFI qui défendra la motion de censure. Une tentative très probablement vouée à l'échec. "Mais faute d'unité, le gouvernement se détruira lui-même" prédit un insoumis.

Cyprien Pézeril avec Guillaume Descours