RMC

Bayrou sur Macron: "Il y a la séparation de l'Eglise et de l'Etat, moi je suis pour la séparation de l'Etat et de l'argent"

Au micro de Jean-Jacques Bourdin, François Bayrou a évoqué mercredi celui qui se présente à la fois comme un adversaire de la droite et du gouvernement dans la course à la présidentielle: Emmanuel Macron. Le qualifiant d'"hologramme", le président du Modem lui a reproché de servir de grands intérêts financiers qui tentent d'obtenir un pouvoir politique.

"Je suis absolument sceptique sur cette affaire, et quand je dis sceptique c’est le mot le plus modéré: ça ne marchera pas", a déclaré François Bayrou au micro de Jean-Jacques Bourdin à propos de la candidature, encore non confirmée, d'Emmanuel Macron à la présidentielle. Le président du Modem n'a pas mâché ses mots à l'égard de l'ancien ministre de l'Economie, qui se présente en adversaire de la droite autant que de la majorité au pouvoir, dont il n'a de cesse de vouloir se démarquer. 

"Les Français vont voir exactement ce que cette démarche signifie, ce qu’il y a derrière tout ça. Derrière cet hologramme, il y a une tentative qui a déjà été faite plusieurs fois, de très grands intérêts financiers et autres qui ne se contente plus d’avoir le pouvoir économique, ils veulent avoir le pouvoir politique.
Posez-vous une question: pourquoi ces heures et ces heures de télévision en direct, ces couvertures de magazine, ces pages de photographies couleurs autour d’histoires qui sont assez vides. Parce que on veut, on a déjà essayé plusieurs fois. On a essayé en 2007 avec Nicolas Sarkozy ça n’a pas très bien marché, essayé en 2012 avec Dominique Strauss-Kahn, et ce sont les mêmes forces qui veulent réussir avec Macron ce qu’ils ont raté avec Strauss-Kahn. Je ne suis pas pour que le pouvoir de l’argent prenne le pas sur la politique.
Toute ma vie, je me suis opposé au mélange entre la décision politique qui doit être d’ordre civique et le monde des grands intérêts, le monde de l’argent. Ce n’est donc pas mon terrain, c’est le contraire de mon terrain. Il y a la séparation de l’Eglise et de l’Etat, moi je suis pour la séparation de l’Etat et de l’argent. Il faut favoriser quand on peut l’activité, la création de richesse, mais il ne faut pas que l’un ait le pas sur l’autre, il ne faut pas que l’Etat soit pris à l’intérieur de ce genre de décisions-là. C’est une opération de ce genre dont il s’agit. Je vous le dis, ça ne marchera pas. Ce n’est pas ce que le peuple français veut."
C.V.