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"Bernard Cazeneuve est une très bonne option" pour Matignon, relance le socialiste Philippe Brun

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Bernard Cazeneuve serait une "très bonne option" pour Matignon, ose relancer le socialiste Philippe Brun au micro de RMC. Et ce alors qu'il était interrogé sur l'hypothèse Jean-Louis Borloo. Pour rappel, celui qui fut déjà Premier ministre sous François Hollande n'avait pas du tout été soutenu par son ancien parti, le PS, l'été dernier.

Jean-Louis Borloo Premier ministre? Interrogé par l'AFP ce jeudi, l'ancien ministre de l'Environnement sous Nicolas Sarkozy a assuré n'avoir "aucun" contact avec l'Elysée, disant "ignorer absolument tout" de ces rumeurs. Du côté de Philippe Brun, le député socialiste de l'Eure préfère néamoins relancer un tout autre nom, qui avait déjà fait son temps l'été dernier, à savoir celui de... Bernard Cazeneuve. Le socialiste, interrogé ce jeudi au micro de RMC sur la piste Jean-Louis Borloo, a en effet préféré embrayé sur le de nom de l'ancien Premier ministre, qui pour l'instant ne circule pas vraiment.

"Jean-Louis Borloo est admirable sur plein d'aspects mais Bernard Cazeneuve serait un très grand et bon premier ministre — je pense depuis juillet 2024 que c'est l'un des seuls, en vérité, qui peut nous sortir de l'ornière dans laquelle on est aujourd'hui", assure Philippe Brun sur le plateau des Grandes Gueules. "Cazeneuve est une très bonne option", poursuit-il, visiblement fervent soutien de l'ancien maire de Cherbourg.

"Moine-soldat"

"C'est un moine-soldat : on peut lui reconnaître que c'est quelqu'un qui a toujours fait passer l'intérêt de l'État avant toute considération", avance-t-il, venant à récupérer la citation de Sébastien Lecornu se considérant comme "moine-soldat". Avant de tempérer: "Je ne suis pas mandaté par lui, je crois qu'il ne souhaite pas que l'on s'exprime sur les plateaux à ce sujet" et de clarifier: "La position du PS, c'est qu'on souhaite une personnalité de gauche, quelle qu'elle soit."

Et l'hypothèse qui circulait, à propos d'une reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon, est aussi balayée. " C'est une mauvaise idée, il n'incarne pas le portrait-robot qu'il a lui-même dessiné mercredi soir" au JT de 20h de France 2. Bernard Cazeneuve apparement si.

Pas de dissolution réclamée

Le parti à la rose ne veut pas en tout cas pas d'une nouvelle dissolution. "Est-ce que ça résout la crise ? Je ne pense pas", prédit-il, avant de constater, lucidement: "On se retrouvera tous devant les électeurs dans un an et demi, et même si il fallait le faire demain, ça ne changerait pas grand-chose."

"Le RN va progresser, la gauche va progresser, le bloc central va s'effondrer. L'intérêt du pays, c'est d'essayer de se mettre d'accord sur un budget", martèle l'élu socialiste. Pour cela, il faudra donc trouver un nouveau Premier ministre.

Et si le nom de Bernard Cazeneuve ne fait pas vraiment le tour des plateaux, celui de Jean-Borloo, si, comme précédemment évoqué. Une rumeur ou une hypothèse mais qui fait son petit bout de chemin et son nom en vient à être testé auprès des acteurs politiques, à l'instar du socialiste Patrick Kanner ou encore le ministre démissionnaire de l'Intérieur Bruno Retailleau.

Borloo, "disruptif" pour Bruno Retailleau

Le premier, président des sénateurs socialistes, a dit "Chiche"! à Emmanuel Macron à propos d'une éventuelle nomination de Jean-Louis Borloo à Matignon. Selon lui, il pourrait "renverser la table" car "il connaît la musique et saura gérer". "Il n’a rien à proposer sauf à changer le pays de fond en comble", a-t-il commenté. Rétropédalage quelques heures après: "C’était une pure boutade, qui a été mal interprétée. Il porterait, au mieux un politique ce centre-droite, donc non."

Pour ce qui est du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, celui-ci considère Jean-Louis Borloo comme étant "disruptif". "Ni de gauche, ni macroniste", c'est d'ailleurs la condition qu'a fixée le président des LR pour entrer de nouveau au gouvernement. "Borloo est une hypothèse, c'est le seul qui n'a rien à perdre", souligne une source proche d'Emmanuel Macron, citée par l'AFP. Cette forte personnalité n'a cependant pas les meilleures relations avec le chef de l'État qui avait sèchement retoqué en 2018 son rapport sur le devenir de la politique de la Ville.

Jean-Louis Borloo Premier ministre : chiche ? - 09/10
Jean-Louis Borloo Premier ministre : chiche ? - 09/10
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Reste que les deux hommes - Jean-Louis Borloo et Bernard Cazeneuve - ont tous les deux en commun d'avoir cru - quelques temps - pouvoir atterrir à Matignon avant de voir leurs espoirs être douchés. Pour le premier, c'était en 2010 mais Nicolas Sarkozy préférera conserver François Fillon. Pour le second, c'était l'été dernier, en 2024, quand Emmanuel Macron cherchait un successeur à Gabriel Attal. Différence notable, cependant, Bernard Cazeneuve a déjà été Premier ministre, brièvement, sous François Hollande.

Léo Manson