Bétharram: les écoles privées sous contrat "ne sont pas assez contrôlées" selon Manuel Bompard

Le débat autour des écoles privées sous contrat refait surface avec la centaine de plaintes pour des faits de viols et d'agressions sexuelles sur enfants commis sur plusieurs décennies visant le collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques.
Invité du Face-à-Face d'Apolline de Malherbe, sur RMC et BFMTV, ce lundi, Manuel Bompard a rappelé que "la question la plus importante" est celle de "comment on fait en sorte que ce type d'événements ne se reproduise plus". Le député de LFI pointe "un problème de déficit de contrôles dans les écoles privées sous contrat, qui ne sont pas assez contrôlées".
"Les établissements privés comme celui-ci ont un agrément avec l'État, ils bénéficient d'une forme de financement de la part de l'État. Donc l'État a le droit et le devoir de demander en échange qu'un certain nombre de règles soient respectées", affirme-t-il.
Alors que le parquet de Pau mène l'enquête depuis plus d'un an, l'élu insoumis s'interroge quant à la durée de la période pendant laquelle les faits auraient eu lieu: "Comment vous pouvez avoir pendant 60 ans dans une institution, pas seulement une personne, mais plus d'une dizaine de personnes mises en cause, et plus de 100 plaintes."
Des contrôles inégalitaires
Les députés Paul Vannier (LFI) et Christopher Weissberg (Renaissance) avaient rendu public un rapport parlementaire, en avril dernier, au moment de la polémique liée à l'école Stanislas, dans lequel ils plaidaient déjà pour le renfort des contrôles sur les établissements privés sous contrat.
"Je ne crois pas que les écoles privées posent problème. Il s'agit d'un problème de contrôle. Ces établissements existent, on ne pourra pas y mettre fin du jour au lendemain, mais ils ne sont pas bien contrôlés", se désole Manuel Bompard.
Le député LFI alerte également sur les inégalités de contrôles "en fonction de la religion". "Toutes les écoles sous contrats doivent être soumises aux mêmes règles de contrôle. Ces derniers mois, on a fermé des écoles musulmanes qui ont été contrôlées 5 ou 6 fois dans la même année et on apprend maintenant que des écoles catholiques n'ont pas été contrôlées pendant des dizaines et des dizaines d'années", précise-t-il.
Manuel Bompard en a profité pour revenir sur la faute que François Bayrou a commise selon lui. "Un problème politique a été posé. Le Premier ministre a menti devant la représentation nationale. On ne peut pas rester Premier ministre. Il y a un problème de mensonge devant l'Assemblée nationale", a-t-il répété, tout en rappellant le rôle que son parti a eu en interrogeant François Bayrou à ce sujet à l'Assemblée.