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Candidats en campagne: en Corse, le FN espère transformer l'essai de la présidentielle

Dans la 1ère circonscription du sud de la Corse, Emmanuel Macron a battu Marine Le Pen d'à peine 1.000 voix au second tour de l'élection présidentielle. Francis Nadizi, chef de file local du parti frontiste espère transformer l’essai dans une circonscription ou l’abstention enregistre des records.

En Corse, Marine Le Pen a récolté 48,52% des suffrages au 2e tour de l’élection présidentielle, après avoir terminé en tête au 1er tour. Et dans la 1ère circonscription du sud de la Corse, Marine Le Pen a été battue par Emmanuel Macron d'à peine 1.000 voix au second tour.

L'identité corse, la famille, la lutte contre l'immigration, voilà les thèmes que défend Francis Nadizi, le candidat frontiste pour les législatives: "Il y a une très forte immigration bien évidemment qui pèse sur le social, c'est très clair. Ici les familles n'ont même plus les moyens d'être solidaires avec leurs propres enfants. On ne peut pas nous demander d'être solidaires avec d'autres. Le patriotisme régional, c'est véritablement la brique essentielle pour la construction d'un patriotisme national qui nous fait défaut aujourd'hui".

"Les candidats du FN en Corse surfent sur le régionalisme"

Un discours protectionniste qui séduit surtout les électeurs dans les quartiers populaires d'Ajaccio. La candidate pour La République en Marche, Maria Giudicelli a décidé d'aller tracter dans ces quartiers pour faire barrage au Front national: "Les candidats du Front national en Corse tentent de faire croire qu'ils sont en phase avec une approche plus régionaliste, autonomiste de cette île. Ils ne le sont pas et ils surfent sur cette singularité à laquelle nous sommes tous attachés évidemment. On a vu une poussée du Front national. Ce n'est pas un vote d'exclusion, c'est un vote de contestation par rapport à de vraies difficultés".

De vraies difficultés économiques et sociales: la Corse est la région la plus pauvre de France métropolitaine. "Tout ce qu'on va faire au niveau national, ça va être pour aider aussi à ce que les salaires soient un peu plus décents, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui".

De son côté le candidat les Républicains, Jean-Jacques Ferrara, lui n'est pas très inquiet du vote Front national dans sa circonscription. C'est plutôt l'abstention qu'il redoute: "Il y a plusieurs raisons au score du Front national en Corse, il y a des abstentionnistes, c'est vrai. C'est juste l'illustration du divorce entre la population et ceux qui sont censés incarner notre élite politique à Paris".

Au premier tour de l'élection présidentielle, le taux d'abstention était de 32% en Corse contre 22% en moyenne dans le pays.

Romain Poisot (avec P.B.)