RMC

"Ce n’est pas la peine de voter": à Bordeaux, les municipales intéressent peu pour l'instant

RMC
Habituellement le rendez-vous électoral le plus attendu, l'élection municipale de 2020 pourrait être boycotté cette année par les Français, après deux crises sociales majeures.

À un mois pile du premier tour des municipales, le 15 mars, la sécurité, les impôts locaux et la protection de l’environnement se distinguent comme les thématiques qui intéressent le plus les électeurs français selon un sondage BVA publié cette semaine. Mais les électeurs s'intéressent-ils déjà aux candidats ? Dans les villages, aucun doute mais dans les grandes villes c'est moins évident.

À Bordeaux, on est loin de la frénésie. Et les candidats à la mairie, Chloé, en connaît très peu: "Je connais Juppé mais je suis un peu perdue". Raté, il ne se représente pas. À 19 ans, la jeune Bordelaise n’a appris qu’il y a seulement une semaine qu’il y allait bientôt avoir une élection : "Je n’ai pas d’idée mais il faut que je m’y penche sérieusement", promet-elle au micro de RMC.

"Ils me gonflent tous"

Dernière ligne droite pour s’y intéresser mais pour certains, cette élection municipale apparaît comme l'occasion de sanctionner le gouvernement. Maryse ne votera pas cette année, une première : "Ils me gonflent tous. Ils ne pensent qu’aux riches donc ce n’est pas la peine de voter", peste-t-elle. Une décision qui est loin de plaire à son amie Maïté : "C’est quand même quelque chose de sacré le vote, on devrait verbaliser ceux qui ne votent pas".

Cette lassitude pour le vote pourrait s’expliquer par les différentes crises qu’a connu le pays : "Il y a peut-être une désaffection qui est en train de gagner aussi cette élection-là après la crise des gilets jaunes et la crise sociale liée à la réforme des retraites. L’abstention si elle est élevée, aura un sens politique encore plus sensible", explique Jean Petaux politologue.

Selon un sondage Ipsos Steria publié jeudi pour Sud Ouest, France Bleu Gironde et TV7, le maire sortant, Nicolas Florian (LR) est crédité de 34% des intentions de vote, talonné par Pierre Hurmic (EELV) avec 33%. En troisième position Thomas Cazenave (LREM), est crédité de 16% des intentions de vote suivi par Philippe Poutou du NPA (9%).

Romain Poisot (avec Guillaume Dussourt)