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Colère des agriculteurs: le PCF veut une remise en cause de la PAC et des traités de libre échange

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Le candidat et tête de liste aux élections européennes Léon Deffontaines était l'invité de la Matinale Weekend sur RMC. Questionné sur le mouvement de colère grandissant du monde agricole, il a assuré vouloir "remettre en cause" toutes les politiques de libre échange.

Les agriculteurs français ne décolèrent pas. Ce dimanche 21 janvier, plusieurs routes, à l'instar de l'axe Toulouse-Bayonne sur l'A64 (Haute-Garonne), sont bloquées par des professionnels du monde agricole français revendiquant un besoin urgent d'amélioration de leur qualité de vie et de leurs revenus.

Et tandis que les négociations commerciales sur les prix des produits des agriculteurs continuent entre les distributeurs et les producteurs, le candidat tête du PCF aux Européennes, Léon Deffontaines, a expliqué sur RMC ce dimanche matin vouloir se concentrer sur l'aspect concurrentiel des marchés agricoles.

L'entretien RMC : Léon Deffontaine - 21/01
L'entretien RMC : Léon Deffontaine - 21/01
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"Bal des faux-culs"

En vue des élections européennes début juin, celui que l'on surnomme parfois "Bébé Roussel" a choisi de tacler l'Union européenne et les accords de libre échanges en vigueur, qui mettent en concurrence les agriculteurs français et étrangers, et notamment le dernier accord de libre-échange passé entre la Nouvelle-Zélande et l'UE.

"Ce traité, qu'est-ce qu'il prévoit? Il prévoit que nous puissions importer des pommes, du lait, du bœuf et des ovins, tout ce qu'on produit aujourd'hui en France. Et en échange de quoi, l'Allemagne pourra vendre ses voitures", a remarqué Léon Deffontaines sur RMC.

Celui qui dit assister à un "bal des faux-culs" depuis quelques jours quant à la défense des agriculteurs, souhaite alors "contester" et "remettre en cause" tous ces accords conclus à l'échelle européenne.

"Le CETA avec le Canada, qui vient concurrencer les agriculteurs, le Brésil avec le Mercosur, la Nouvelle-Zélande et même la Thaïlande, qui aujourd'hui va mettre en concurrence les sucriers, chez moi en Picardie, les betteraviers, qui seront mis en concurrence avec ceux qui produisent du sucre en Thaïlande", a-t-il listé au micro de Matthieu Rouault.

Refonte de la PAC

Léon Deffontaines, en réaction à une auditrice de RMC venue interpeller le candidat à l'antenne, s'est aussi dit ouvert à la question d'une nouvelle politique agricole commune (PAC).

"La réalité, c'est qu'aujourd'hui, la politique agricole commune, qui est quand même la première dépense à l'échelle de l'Union européenne, n'autorise pas nos agriculteurs à vivre de leur travail", a déploré Léon Deffontaines, en assurant être en faveur d'une "refonte de la PAC" afin de mieux redistribuer les aides en faveur des petites exploitations.

Le candidat communiste en a enfin profité pour glisser une critique à l'encontre du Rassemblement national, expliquant que "dans le programme de Marine Le Pen, on propose de diminuer considérablement la contribution de la France à l'Union européenne et, en fait, une diminution considérable de la PAC pour nos agriculteurs".

Samedi, le président du RN, Jordan Bardella, tête de liste aux élections européennes du 9 juin, était en déplacement chez un éleveur et producteur de lait situé à Queyrac (Gironde). Il y a dénoncé "l'Europe de Macron" qui veut, selon lui, "la mort de notre agriculture" mise en concurrence "avec des produits agricoles qui viennent du bout du monde, qui ne respectent aucune des normes toujours plus dures et toujours plus lourdes qu'on impose aux agriculteurs français".

Alexis Lalemant Journaliste