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Commission européenne: pourquoi le profil de Thierry Breton soulève des interrogations

Deux semaines après le rejet de Sylvie Goulard, Emmanuel Macron a proposé jeudi Thierry Breton, 64 ans, actuel PDG du groupe Atos et ex-ministre de l'Economie. Mais plusieurs élus estiment qu'il peut y avoir un conflit d'intérêts avec sa société.

Plan B comme Breton. Deux semaines après l'éviction de Sylvie Goulard pour représenter la France à la Commission européenne, le nouveau choix d'Emmanuel Macron connaîtra-t-il le même sort? Le président de la République a proposé la candidature de l'ancien ministre de l'Economie, sous Jacques Chirac, Thierry Breton.

Le candidat idéal estime le gouvernement pour prendre le vaste portefeuille négocié par Paris: politique industrielle, marché intérieur, numérique, défense, espace et culture.

Mais plusieurs responsables politiques évoquent un possible conflit d'intérêts. Sa société de services informatiques, Atos, bénéficie en effet de subventions européennes. En déplacement à la Réunion, le chef de l'Etat a balayé ces accusations, ne craignant aucun conflit d'intérêts.

Un profil à la fois technique et politique

Le profil de Thierry Breton coche de nombreuses cases pour ce poste de Commissaire européen mais son CV pourrait en effet s'avérer problématique. A 64 ans, Thierry Breton est d'abord un chef d'entreprise. Ingénieur de formation, passionné de numérique il a été le patron de Thompson, France Télécom et Atos, société de services informatiques qu'il dirige depuis 10 ans.

Thierry Breton c'est aussi l'ami des Présidents, de Jacques Chirac dont il fût ministre de l'Economie, à Emmanuel Macron, qu'il a soutenu lors de la présidentielle. Facette plus méconnue, Thierry Breton a écrit 4 romans de science-fiction, il est aussi à l'origine de la création du parc du Futuroscope.

Un profil à la fois technique et politique pour le portefeuille de commissaire européen. Mais ses adversaires dénoncent un risque de conflit d'intérêts, car dans ce portefeuille figure le numérique. Problème, Atos, sa société, bénéficie de subventions européennes. Thierry Breton va donc devoir s'expliquer, il a jusqu'à fin novembre pour convaincre les eurodéputés.

Juliette Droz (avec J.A.)