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Congrès des Patriotes: "Les déboires de Marine Le Pen profitent à Florian Philippot"

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Ce dimanche, Florian Philippot tient le congrès fondateur de son parti les Patriotes, à Arras dans le Pas-de-Calais. Le parti du l'ancien numéro deux du Front national revendique 6.500 adhérents.

Florian Philippot lance officiellement son parti Les Patriotes ce dimanche. Cinq mois après sa rupture avec Marine Le Pen, l'ancien numéro 2 du Front national a choisi Arras dans le Pas-de-Calais pour tenir le congrès fondateur de son parti qui revendique 6.500 adhérents. Bien loin des 80.000 du Front national, mais Florian Philippot assure "une progression constante".

Le parti Les Patriotes compte quelques ralliements: un député national, José Evrard, trois députés européens et quelques dizaines d'élus locaux. Résultat: le parti dispose d'un budget extrêmement limité, "de quoi survivre", reconnaît un membre. Aucun salarié et un siège, "ou plutôt un local" en banlieue parisienne.

Un mouvement "mort-né", selon Marine Le Pen

Du côté du FN, pas d'inquiétude: "C'est un mouvement qui est en réalité mort-né qui n'a pas de véritable leader, qui n'a pas d'espace politique, qui n'a pas de spécificité. Et surtout ce qui est assez problématique pour un parti politique, c'est qu'il n'a pas de partisans. En réalité il n'apportera rien de plus au combat national", a jugé Marine Le Pen.

Pour Erwan Lecoeur, auteur de Face au FN, spécialiste de l'extrême droite, c'est justement l'affaiblissement politique de Marine Le Pen qui pousse Florian Philippot à lancer son parti:

"Les déboires de Marine Le Pen non seulement profitent à Florian Philippot, mais c'est même parce qu'elle a des déboires, parce qu'elle est mise en difficulté par le départ de sa nièce, par un certain nombre de grognes en interne, qu'il peut créer quelque chose à côté. Sinon, il n'aurait jamais pu le faire. Il y a un vrai problème de crédibilité, de la posture même de Marine pour pouvoir gagner. Et Florian Philippot utilise complètement cela pour créer son parti. Sans les difficultés de Marine Le Pen, il n'aurait pas pu le créer, ou alors il aurait pu le créer mais ça aurait été un groupuscule qui n'aurait aucun intérêt dans les médias".

Et Florian Philippot veut y croire: "Je me moque un peu des commentateurs de salon, ça ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est ce qui se passe sur le terrain. Et notre ancrage dans les territoires se fait. Il se fait progressivement parce quand nous serons connus et identifiés de tous les Français alors nous serons dans la compétition politique nationale avec notre force, notre conviction et notre sincérité et on pourra commencer à juger nos résultats".

A.A., J-B.D. (avec P.B.)