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"Contre mes valeurs": le camp de François Bayrou divisé sur la suppression de 2 jours fériés

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Le Premier ministre François Bayrou persiste dans son projet de supprimer deux jours fériés pour réduire le déficit public, une mesure censée rapporter 4 milliards d’euros dès 2026. Mais au sein du bloc central, la mesure est décriée.

François Bayrou est-il plus seul que jamais? Le Premier ministre souhaite, pour assainir les finances de l'État, supprimer deux jours fériés, à priori le lundi de Pâques et le 8-Mai. Une mesure censée rapporter à minima 4 milliards d'euros dans les caisses publiques, dès l'année prochaine.

Et il a demandé aux partenaires sociaux de négocier avec lui, avant le 30 septembre prochain. Les syndicats, y compris la CFDT, habituellement ouverte au dialogue, menacent de boycotter les négociations.

"Contre mes valeurs"

François Bayrou lui tient à sa mesure, il l'a encore rappelé lundi soir dans une vidéo publiée sur Youtube. Pourtant des députés du bloc central, censés le soutenir, s'opposent à cette suppression.

Des députés au grand air, loin de Paris, et sur le terrain l'accueil est pour le moins frileux. En plein mois d'août, leurs langues se délient. Supprimer deux jours fériés, "c'est contre mes valeurs" lance carrément la députée macroniste Violette Spillebout. Elle estime que c'est "un très mauvais signe du gouvernement".

"On pique aux travailleurs, il faudrait piquer aux fainéants" abonde un autre élu, pourtant supporter numéro 1 de François Bayrou.

La discussion est encore ouverte ?

Avis partagé par Richard Ramos, député MoDem du Loiret. Sur RMC, il affirme être "absolument contre et farouchement opposé" à cette proposition. Il développe: "Je pense qu’on peut les prendre ailleurs, par exemple aux gens qui prennent 8 jours d’arrêts maladies pendant leur vacances pour avoir 8 jours de plus. C’est à ceux-là qu’il faut aller piquer le pognon et pas à celui qui se lève le matin pour aller travailler".

Député à Orléans, il est d'autant plus touché: "Le 8 mai, c’est là qu’on fête Jeanne d’Arc avec tout Orléans dans la rue donc je ne peux pas être d’accord”. Mais pour lui, "la discussion est encore ouverte", avec François Bayrou, qui "écoute tout le monde, puis après prend ses décisions dans l'intérêt de la France".

"Personne n'est fan de l'idée"

"Ce n'est pas la meilleure façon d'aborder la question du temps de travail", euphémise quant à lui un ami d'Edouard Philippe. Chacun y va donc de sa critique. Le Premier ministre, qui cherche à se montrer à la tâche tout l'été, tente de se justifier sur Youtube, sans grand succès.

"On a toujours défendu que le travail doit payer. Alors forcément chez nous, personne n'est fan de l'idée", appuie un ancien ministre décidé à défendre les actifs. Quant un autre macroniste, bon élève, appelle ses collègues mécontents à formuler d'autres propositions d'économies.

Solenn Guillanton avec Cyprien Pézeril