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Économie

Deux jours fériés en moins: le gouvernement vise 4,2 milliards d'euros d'économies et invite les partenaires sociaux à négocier

Photo prise le 21 avril 2005 dans un bureau à Caen.

Photo prise le 21 avril 2005 dans un bureau à Caen. - MYCHELE DANIAU / AFP

Le gouvernement a confirmé viser un rendement de 4,2 milliards d'euros dès 2026 pour le budget de l'État avec la suppression de deux jours fériés et invite les partenaires sociaux à dire s'ils sont prêts à négocier d'ici le 1er septembre.

Deux jours fériés en moins qui permettraient au gouvernement d'économiser 4,2 milliards d'euros dès 2026. C'est ce qu'il a confirmé selon le document d'orientation adressé aux partenaires sociaux, consulté par l'AFP ce dimanche 10 août.

Lundi de Pâques et 8 mai

Dans ce courrier, le gouvernement souhaite "porter en projet de loi de finances pour 2026 une mesure de suppression du caractère férié de deux jours, le lundi de Pâques et le 8 mai", pour les salariés du secteur privé comme du public, ajoutant que le choix des deux jours concernés peut encore être "discuté".

Le gouvernement invite les partenaires sociaux de lui faire savoir "d'ici au 1er septembre" s'ils souhaitent engager une négociation, qui devra le cas échéant se conclure "au plus tard le 30 septembre".

"Les salariés mensualisés et les agents publics ne seront pas rémunérés davantage pour ces nouvelles heures de travail" et "en contrepartie, les employeurs du secteur privé s'acquitteront d'une contribution qui sera affectée au budget de l'Etat", un dispositif calqué sur celui de la journée de solidarité.

2 à 2,5 milliards d'euros d'économies

Le Premier ministre François Bayrou avait évoqué le 15 juillet la suppression de deux jours fériés pour participer à l'effort budgétaire.

Les modalités de la mise en oeuvre de cette mesure, présentée comme un levier pour augmenter le volume annuel de travail, produire davantage et renforcer la compétitivité économique de la France, doivent encore être précisées.

Il s'agira notamment de définir jusqu'où les entreprises peuvent disposer de flexibilité dans l'organisation de ces deux journées de travail supplémentaires, par exemple pour les salariés qui travaillent déjà le lundi de Pâques et le 8 mai.

Le document envisage d'"éventuelles spécificités à prévoir pour l'Alsace, la Moselle et Saint-Pierre-et-Miquelon" où la loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat ne s'applique pas. "Le choix des jours fériés identifiés peut également être discuté" à condition que "le rendement de la mesure soit préservé", selon le texte.

Ce document d'orientation a été envoyé samedi aux partenaires sociaux en même temps que la "lettre de cadrage" sur l'assurance chômage, feuille de route fixant le cadre de la négociation d'une nouvelle réforme, avec l'objectif d'atteindre "2 à 2,5 milliards d'euros" d'économies par an de 2026 à 2029.

Les syndicats vont se réunir

Cette nouvelle réforme intervient alors que les partenaires sociaux ont conclu un accord en novembre 2024, avec de nouvelles règles pour quatre ans, entrées en vigueur pour la plupart au 1er avril de cette année.

Au micro de franceinfo, le secrétaire national de la CFDT, Olivier Guivarc'h a estimé ce dimanche que "rien ne justifie que le gouvernement demande de renégocier six mois plus tard, ou même un an plus tard".

La décision de participer aux négociations sera "prise collectivement au cours du mois de septembre, sans doute lors de la première quinzaine", a-t-il ajouté

Les organisations syndicales ont prévu de se réunir le 1er septembre pour définir ensemble "les moyens de réagir".

Solenn Guillanton avec AFP