Dans un message aux présidents du Sénat et de l'Assemblée, Emmanuel Macron appelle à l'apaisement

Le président de la République, Emmanuel Macron s’est exprimé pour la première fois depuis l’utilisation du 49.3 à l’Assemblée pour faire passer la réforme des retraites vendredi. Le président appelle à l'apaisement, dans le contexte social et avant le vote ce lundi après-midi de deux motions de censure. Il veut que la réforme "aille au bout de son cheminement démocratique". Le tout “dans le respect de tous”, voilà les mots du président dans un message transmis aux présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale.
"Après des mois de concertation politique et sociale et plus de 170 heures de débat qui ont abouti sur le vote d'un texte de compromis entre le Sénat et l'Assemblée nationale, le président de la République a exprimé aux deux présidents (du Sénat et de l’Assemblée) son souhait que le texte sur les retraites puisse aller au bout de son cheminement démocratique dans le respect de tous", a indiqué l'Élysée dans un message.
Emmanuel Macron qui semble là tenter d’éteindre l’incendie social, ou au moins de l’apaiser à quelques heures du vote des deux motions de censure, et alors que de nombreux députés macronistes et républicains sont victimes de pressions ou de menaces. Plusieurs permanences ont ainsi été prises pour cible ce week-end, dont celle d’Eric Ciotti, président du groupe LR à l’Assemblée, caillassée samedi soir avec l’inscription “la motion ou le pavé”. Emmanuel Macron promet dans son message de tout mettre en œuvre pour protéger les parlementaires menacés.
Grosse mobilisation jeudi?
Des rassemblements se sont en outre poursuivis dimanche, pour la quatrième journée consécutive, sur tout le territoire, poussant les dirigeants syndicaux à réclamer à nouveau un abandon du texte, par crainte d'un "ressentiment" durable dans la population.
Pour Laurent Berger, numéro un de la CFDT, "nous sommes passés du sentiment d'être méprisés à un sentiment de colère, notamment parce qu'on a privé les salariés du résultat de leur mobilisation", à savoir, selon lui, le rejet du texte à l'Assemblée nationale s'il était passé au vote. Le gouvernement a choisi le recours au 49.3 qui le dispense d'un tel vote. "Le ressentiment et la colère qui progressent doivent servir les mobilisations dans un cadre pacifique et ne pas être instrumentalisés politiquement", ajoute le dirigeant dans un entretien à Libération.
L'intersyndicale appelle à une vaste journée de mobilisation jeudi.