"Une arnaque": pour Jean-Luc Mélenchon, "pas question" de voter le texte du RN sur les retraites

"Fondamentalement le texte de (Marine) Le Pen est une arnaque", écrit Jean-Luc Mélenchon, alors que les députés ont entamé mercredi son examen en commission. "Pas question" pour le leader de La France insoumise "de donner des brevets de crédibilité au RN sur le front social". C'est un appel qu'il lance ce mercredi, dans une note de blog. "Et pas question de réformer le système des retraites à la sauce libérale", affirme-t-il.
"Comment finance-t-elle cette réforme ? Elle dit noir sur blanc "cela sera défini par le gouvernement RN". On va voir qui vote pour l'installation d'un gouvernement RN!", poursuit-il.
Selon le tribun, pour le RN "il s'agit de supprimer les cotisations sociales et de faire passer le salaire brut dans le salaire net. Mais alors tout ce qui est payé par les cotisations devra être payé par l’impôt", prévient-il, et "cela reviendrait à décider la fin de la Sécurité sociale qui serait alors entièrement fiscalisée".
LFI va faire sa proposition de loi d’abrogation
Jean-Luc Mélenchon rappelle que pour abroger la réforme des retraites, "il suffit de patienter un mois".
"Dans un mois arrive notre propre proposition de loi d’abrogation de la retraite à 64 ans", qui une fois adoptée, "sera reprise au Sénat puis elle reviendra à l’Assemblée, sans doute en janvier. Et tout cela sera fait sans arnaque", assure-t-il.
L'insoumis souligne aussi les "limites" des "chasses du RN sur les terres des revendications de gauche" quand son objectif "est bien de prendre la tête de la droite".
"Pour la première fois depuis longtemps, il y a une brèche ouverte où le parti d’extrême droite est en difficulté sur ses bases populaires", remarque-t-il.
La gauche est divisée
En commission ce mercredi matin, les insoumis se sont abstenus sur l'article du RN visant à faire revenir à 62 ans l'âge légal de départ en retraite, rejeté par la droite, le centre et quelques voix à gauche.
Le chef des communistes Fabien Roussel a indiqué ce mercredi, lors d'une conférence de presse, que s'il était député, il aurait voté cette proposition de loi tout "en dénonçant l'imposture qu'est le projet du RN". Il a reconnu que les députés communistes étaient "partagés".
Les socialistes ont décidé mardi après-midi qu'ils "ne prendront pas part au vote" dans l'hémicycle. Et le groupe écologiste a choisi d'organiser en interne "un vote électronique". 11% des Français à peine soutiennent cette réforme telle qu’elle a été conçue par le président Macron, selon un sondage Elabe pour BFMTV.