Derrière le changement de nom du FN, la suite du travail de "dédiabolisation"

Le FN devrait se doter vendredi du nouveau nom, "Rassemblement national", proposé par Marine Le Pen et censé marquer l'aboutissement de la refondation d'un parti qui doit trouver des alliés pour gagner, non sans difficultés. Consultés par courrier depuis le 9 mai, les militants du FN devraient adopter sans surprise le nouveau nom proposé par leur cheffe, qui annoncera les résultats du vote à Lyon vendredi soir, à l'issue d'un conseil national (parlement) élargi du parti.
Mais derrière le changement de nom du FN, c'est surtout une volonté de poursuivre le travail de "dédiabolisation". Marine le Pen le disait il y a quelques mois: "Ce nom, Front national, est pour beaucoup de Français, même de toute bonne foi, un frein psychologique".
Tournes des pages
Marine le Pen veut ainsi tourner bien des pages: d'abord celle de Jean-Marie Le Pen. Changer de nom est surtout une manière de le tenir définitivement a distance. C'est aussi l'occasion de tourner la page de l'échec a la présidentielle en se projetant sur une autre échéance: les européennes. Marine Le Pen va pouvoir tester rapidement (dès l'année prochaine) ce que rapporte électoralement ce nouveau nom et voir si cela fait venir de nouveaux électeurs et militants.
Toute la question est de savoir si ce changement de nom ne va pas braquer des militants et les éloigner du parti. En coulisses, un cadre du FN confie se demander si cela va véritablement "suffire pour créer les alliances politiques dont on a besoin".