DIRECT. Nouvelle-Calédonie: un homme tué par un policier, septième mort depuis le début des émeutes

Un septième mort, un homme tué par un policier
Le procureur de Nouméa annonce la mort d'une septième personne depuis le début des émeutes en Nouvelle-Calédonie. Il s'agit d'un homme de 48 ans qui a été tué par un policier, après la visite d'Emmanuel Macron sur place.
Alors qu'ils circulaient à Dumbéa, au nord de Nouméa, deux policiers ont été "pris à partie physiquement par un groupe d'une quinzaine d'individus" et l'un d'eux a fait usage de son arme, a expliqué le procureur Yves Dupas. Le policier, sur lequel des traces de coups ont été relevées, a été placé en garde à vue.
Macron tacle Le Pen pour conclure sa déclaration
Interrogé sur la position de Marine Le Pen vis à vis de ce conflit, le président de la République a immédiatement taclé son ancienne adversaire du second tour de la présidentielle.
"Je n'ai pas pour habitude de commenter les changements de ton de Marine Le Pen car ils sont quotidiens et sur tous les sujets : sortie de l'euro, politique agricole commune, Nouvelle Calédonie et sans doute demain Mayotte..."
"Dès que ça devient difficile, c'est un vol d'étourneau, donc il ne vaut mieux pas compter sur elle", conclut-il.
"Ce qui m'importe c'est que (les violences) cessent"
Interrogé sur la sémantique qu'il utilise pour qualifier les émeutes, Emmanuel Macron ne se risque pas à trouver le bon mot, se contentant de dire que le mouvement est "protéiforme".
"Les prochains jours nous diront quelle est la nature de ce mouvement. Ce qui m'importe c'est qu'il cesse", lance-t-il.
Emmanuel Macron veut un accord global "soumis au vote des Calédoniens"
Emmanuel Macron veut reprendre le dialogue et bâtir un accord dans les tous prochains mois sur la question économique et l'autodétermination.
Cet accord pourrait être soumis à un vote des Calédoniens: "Cet accord doit être négocié par les forces politiques légitimes pour le faire mais doit aussi associer les maires et les forces vives économiques de la Nouvelle-Calédonie. Mon souhait est que cet accord puisse être soumis au vote des Calédoniens", a assuré le président de la République.
Macron s'engage à ne pas passer la réforme controversée "en force"
"Après avoir écouté tout le monde j'ai pris un engagement très clair avec un processus précisemment défini: je me suis engagé à ce que cette réforme ne passe pas en force et que nous nous donnions quelques semaines afin de permettre l'apaisement la reprise du dialogue en vue d'un accord global", estimant que pour cela la levée des barrages doit être "immédiate".
Un "point d'étape" sur l'avenir institutionnel de l'archipel sera effectué "d'ici un mois".
Quelles solutions politiques pour la suite?
"Nous n'avons pas suffisemment pensé le jour d'après", concède Emmanuel Macron suite aux référendums, regrettant une confrontation bloc à bloc des loyalistes et indépendantistes qui ne fait pas avancer la situation.
"Le chemin d'avenir est mis en danger par cet embrasement des derniers jours", explique-t-il.
"Nous avons strictement appliqué les accords" de Nouméa et Matignon assure Emmanuel Macron
Emmanuel Macron assure que les accords de Nouméa et de Matignon ont été respectés en Nouvelle-Calédonie: "Nous avons strictement appliqué ces accords" a assuré le président de la République.
"Les référendums prévus par ces accords n'ont pas pacifié les choses", a-t-il reconnu. "Ils ont conduit les camps à s'opposer", a ajouté le chef de l'Etat.
Macron annonce une "aide d'urgence" pour la reconstruction
Emmanuel Macron annonce depuis la Nouvelle Calédonie une aide d'urgence pour la reconstruction des dommages qu'il a qualifiés de "colossaux" dans le grand Nouméa.
Il y aura ainsi une "aide d'urgence" pour accompagner les professionnels touchés avec un "fonds de solidarité" pour venir en aide au monde économique avec des "mesures d'exception" pour la reconstruction des batiments publics (écoles, collèges).
130 membres du GIGN et du RAID mobilisés contre des techniques "quasi-insurrectionnelles"
Face aux émeutiers, 130 policiers et gendarmes du RAID et du GIGN sont mobilisés en Nouvelle-Calédonie assure Emmanuel Macron:
"Ils sont indispensables parce que plusieurs quartiers sont tenus par des émeutiers qui ont adopté des techniques quasi-insurrectionnelles avec des équipements lourds et des positionnements en haut des toits".
Ce sont "des situations qui ne permettent pas le rétablissement de l'ordre de manière classique", estime le président de la République.
"Aucune des victimes n'est du fait des gendarmes" assure Emmanuel Macron
Selon Emmanuel Macron, aucun des 4 morts civils pendant les émeutes en Nouvelle-Calédonie, n'est du fait d'une action des forces de l'ordre
"Deux de nos gendarmes ont été abattus, c'est inexcusable. Aucune des victimes qui sont à déplorer n'est du fait des gendarmes ou des policiers", a ajouté le président de la République.
"C'est le fruit de leur sang-froid et de leur professionnalisme et la force de leur engagement", a défendu le chef de l'Etat.
Macron: "Restaurer l'ordre dans les jours à venir"
Emmanuel Macron prend la parole et assure que l'ordre sera bientôt rétabli.
"Notre objectif est de restaurer l'ordre dans les jours à venir", estimant que la mort des gendarmes français est "inexcusable".
Ce que l'on sait des six personnes tuées depuis le début des émeutes
À son arrivée en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron a fait observer jeudi une minute de silence à la mémoire des six personnes tuées lors des émeutes des derniers jours, dont deux gendarmes et un étudiant.
>>> Notre article à retrouver ici - Ce que l'on sait des six personnes tuées depuis le début des émeutes en Nouvelle-Calédonie
Emmanuel Macron a rencontré les loyalistes
Avant sa rencontre avec les chefs de file indépendantistes, Emmanuel Macron a rencontré les non-indépendantistes, dont Sonia Backès, cheffe de file de la branche radicale des loyalistes et ex-secrétaire d'Etat, et Philippe Dunoyer, figure de Calédonie Ensemble.
Une rencontre entre Macron et les chefs de file indépendantistes
Toutes les composantes des partis indépendantistes de la Nouvelle-Calédonie sont venues jeudi à la rencontre organisée par Emmanuel Macron pour tenter de renouer le dialogue dans l'archipel, selon la liste de la délégation diffusée par l'Elysée.
Sont notamment autour de la table, plusieurs dirigeants du premier parti indépendantiste de l'archipel, l'Union calédonienne (UC), dont le président du Congrès calédonien Roch Wamytan, ainsi que des cadres du parti Palika dont son porte-parole Jean-Pierre Djaïwé. Assigné à résidence, Christian Tein, membre de l'UC et chef de file de la CCAT, collectif indépendantiste qui organise la contestation, est aussi présent.
Les Néo-Zélandais "frustrés" de la situation
La diplomatie néo-zélandaise a exprimé jeudi sa "frustration" en raison du report de vols d'évacuation pour ses ressortissants coincés en Nouvelle-Calédonie, où le président français Emmanuel Macron est arrivé dans la matinée pour tenter d'aboutir à une sortie de crise.
Depuis mardi, la Nouvelle-Zélande et l'Australie ont commencé à affréter des vols pour évacuer des centaines de touristes pris au piège depuis la semaine dernière sur l'archipel français du Pacifique
Sophie Binet estime que "la méthode Macron" est responsable du conflit
"C'est le dernier conflit colonial". Sophie Binet (CGT), invitée de RMC-BFMTV, a évoqué la situation tendue dans l'archipel, s'estimant "très inquiète" de ce qu'il se passe.
"Nous sommes très choqués par la façon dont Emmanuel Macron a traité le sujet, de façon extrêmement nonchalente, avec une multiplication de provocations", trouve-t-elle.
Elle estime qu'il faut que le gouvernement "retrouve la voix du dialogue" avec une "médiation rapide" pour apaiser la situation.
"C'est la méthode Macron qui est responsable de ce conflit prévisible", juge-t-elle, rappelant qu'elle a rencontré des syndicats kanaks il y a 8 mois, qui l'avaient déjà prévenue de cette situation tendue.
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L'appel à "l'apaisement constructif" d'Emmanuel Macron
Le président de la République Emmanuel Macron a diffusé sur les réseaux sociaux son appel à "l'apaisement constrctif". Un apaisement qui, comme cela a été évoqué plus tôt, "ne peut pas être un retour en arrière" au vu de ce qui s'est passé ces dernières semaines.
"Un mouvement d'insurrection absolument inédit" selon Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a évoqué un "mouvement d'insurrection absolument inédit" qui secoue la Nouvelle-Calédonie depuis la mi-mai. "Personne ne l'avait vu venir avec ce niveau d'organisation et de violence", a ajouté le chef de l'Etat en visite dans un commissariat du centre de Nouméa, saluant "le sang froid" et "le professionnalisme" des policiers et des gendarmes déployés sur le terrain. "On ira jusqu'au bout, les jours et les semaines qui viennent seront encore difficiles", a-t-il ajouté.
Les forces de sécurité "resteront aussi longtemps que nécessaire"
Les quelque 3.000 forces de sécurité déployées en Nouvelle-Calédonie face aux récentes émeutes "resteront aussi longtemps que nécessaire, même durant les Jeux olympiques", a promis Emmanuel Macron, en se disant plutôt défavorable à une prolongation de l'état d'urgence, à condition que les barrages soient levés.
"La première chose, c'est l'ordre, le calme, la paix et la situation qui est encore aujourd'hui en cours, évidemment me préoccupe", a déclaré le chef de l'Etat à Nouméa, en préambule d'une réunion avec des élus de l'archipel. Après avoir observé une minute de silence en hommage aux six morts de ces derniers jours, il a notamment déploré des épisodes de "racisme" dans "l'accès à l'alimentation" et souligné "la grande détresse de beaucoup de nos compatriotes sur les questions d'accès aux soins".
>> Emmanuel Macron promet une mobilisation dans la durée pour faire revenir l'ordre
"L'apaisement ne peut pas être le retour en arrière" pour Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a appelé au début de sa visite en Nouvelle-Calédonie à un "apaisement constructif" et à la recherche d'une "solution" politique, mais sans revenir sur le résultat des trois référendums qui ont acté le maintien du territoire ultramarin dans la République.
"L'apaisement ne peut pas être le retour en arrière. L'apaisement ne peut pas être de ne pas respecter l'expression populaire qui s'est déjà jouée. L'apaisement ne peut être de nier en quelque sorte un chemin qui a déjà été fait", a dit le chef de l'Etat devant des élus et représentants des forces vives de l'archipel, secoué par une plus d'une semaine d'émeutes. "Néanmoins, nous devons remettre toutes les parties prenantes autour de la table", a-t-il plaidé.
Emmanuel Macron veut "le retour à la paix, au calme, à la sécurité"
"Ma volonté est d'être aux côtés de la population pour que le plus vite possible, ce soit le retour à la paix, au calme, à la sécurité. C'est la priorité des priorités", a déclaré le chef de l'Etat dès sa descente de l'avion à l'aéroport de Nouméa.
Quel bilan pour les émeutes?
Depuis le début des émeutes en Nouvelle-Calédonie, six personnes ont été tués, dont deux policiers. Des dizaines d'autres ont été blessées.
Au total, les forces de l'ordre avaient procédé mercredi matin à 276 interpellations, dont 248 menant à des gardes à vue, a précisé Gérald Darmanin.
Malgré un retour au calme progressif ces derniers jours, la situation reste très tendue et il est encore trop tôt pour faire un bilan, l'administration de la ville de Nouméa.
Emmanuel Macron est arrivé en Nouvelle-Calédonie
Alors que la Nouvelle-Calédonie est touchée depuis plusieurs jours par de violentes émeutes, le président de la République Emmanuel Macron a décidé de se rendre sur place. Il est arrivé ce jeudi matin à Nouméa (mercredi soir, heure française).
Un très long voyage pour tenter d'endiguer la crise alors que l'archipel reste sous le régime de l'état d'urgence. Le chef de l'Etat ne devrait rester qu'une petite journée sur place, pour 25 heures de vol à l'aller et autant au retour. Il doit échanger avec des élus, des représentants de la société civile.
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