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DIRECT. La Russie ne "s'arrêtera" pas à l'Ukraine si elle gagne la guerre, avertit Emmanuel Macron

Le président Emmanuel Macron face à Gilles Bouleau et Anne-Sophie Lapix, lors d'un entretien télévisée sur TF1 et France 2, le 14 mars 2024 à Paris

Le président Emmanuel Macron face à Gilles Bouleau et Anne-Sophie Lapix, lors d'un entretien télévisée sur TF1 et France 2, le 14 mars 2024 à Paris - Ludovic MARIN / AFP

Le président de la République s'est exprimé ce jeudi soir devant les Français sur les enjeux du soutien à l'Ukraine, après ses propos controversés sur le possible envoi de militaires occidentaux, face à une Russie de plus en plus "menaçante" selon lui en Europe. Le président a conclu l'interview en évoquant également la situation à Gaza.

Le récap' de l'interview d'Emmanuel Macron

Menace nucléaire, envoie des troupes… Voici ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron sur la guerre en Ukraine.

Pourquoi aider l'Ukraine? Emmanuel Macron répond sur X

Comme promis, le président de la République répond aux questions des internautes sur la guerre en Ukraine sur X (Twitter). Dans une courte vidéo de deux minutes, il apporte des réponses à la question: pourquoi aider l’Ukraine?

“Aider l’Ukraine, c’est d’abord aider un pays qui est attaqué dans ses frontières, un pays qui est européen. Un pays dont la souveraineté est remise en cause, dont la sécurité est menacée. Aider l’Ukraine, c’est aussi s’occuper de notre sécurité”.

Emmanuel Macron poursuit: “La Russie est devenue une puissance qui veut s’étendre, et elle ne s’arrêtera pas là. Si on laisse l’Ukraine perdre, alors, à coup sûr, la Russie menacera la Moldavie, la Roumanie, la Pologne… il n’y a pas de sécurité européenne possible”.

Enfin, pour le président, aider l’Ukraine est aussi “un devoir” et "notre interet à court terme".

Dans le même temps, les Russes ont commencé à voter pour la présidentielle

Les habitants de l'Extrême Orient russe ont commencé à voter à la présidentielle qui doit reconduire Vladimir Poutine pour un nouveau mandat sans opposition, au moment où l'Ukraine, confrontée à une offensive russe depuis deux ans, multiplie les attaques à l'autre bout du pays.

Les bureaux de vote ont ouvert à 08hlocales vendredi (20h en France) sur la péninsule du Kamtchatka et en Tchoukotka, deux régions reculées situées à l'extrême Est de la Russie, et clôtureront dimanche à 20h (18h FR) à Kaliningrad, enclave russe au sein de l'UE.

Marion Maréchal ironise

"On a l'impression qu'Emmanuel Macron joue à la guerre comme aux Playmobil", a pour sa part ironisé la tête de liste Reconquête! aux Européennes Marion Maréchal.

"Emmanuel Macron n'a pas rassuré"

"Macron n'a pas rassuré. En réalité la France est isolée diplomatiquement", a de son côté estimé la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier.

Le patron des communistes Fabien Roussel a, lui, fustigé "l'irresponsabilité et le cynisme" du président de la République, "poussés à leur paroxysme", alors que celui-ci serait "prêt à déclarer la guerre à la Russie" pour "masquer son échec en France".

Jean-Luc Mélenchon estime que "le président fait peur"

De son côté, le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a mis en garde:

"Si on alimente la guerre, on finit par la faire soi-même. Ceux qui veulent la paix préparent la paix. Lui non".

Jean-Luc Mélenchon a aussi estimé que "le président fait peur", après que le chef de l'Etat a notamment évoqué une guerre "existentielle pour notre Europe et pour la France".

"Si la situation devait se dégrader, nous devons être prêts et nous serons prêts", a encore déclaré Emmanuel Macron, qui avait semé le trouble fin février en n'excluant pas l'envoi de troupes au sol en Ukraine.

Emmanuel Macron accusé de "souffler sur les braises" de la guerre par les oppositions

Le président Emmanuel Macron a été accusé jeudi de "souffler sur les braises" de la guerre par les oppositions de droite comme de gauche, à l'issue de son interview télévisée dans laquelle il s'est dit "prêt à répondre" à "l'escalade russe".

"Veut-il faire la guerre à la Russie ou occuper l'espace politique en pleine campagne des européennes", s'est ainsi interrogé sur X le patron des Républicains Eric Ciotti. Ajoutant, à trois mois du scrutin: "Soutenir l'Ukraine, oui. Souffler sur les braises d'un potentiel conflit mondial à des fins électorales, non".

Eric Zemmour fustige Macron

"Emmanuel Macron fait l'éloge de la 'force' et répète à l'envi 'il ne faut pas être faible', en parlant de la Russie. Mais où sont ses principes avec les pays qui ne reprennent pas leurs ressortissants sous OQTF ? Avec les trafiquants de drogue ? Avec les djihadistes ? Continuez la liste...", écrit Eric Zemmour, hors sujet, sur X (Twitter).

Fin de l'interview, de nombreuses réactions politiques sur les réseaux sociaux

L'interview d'Emmanuel Macron sur TF1 et France 2 a pris fin.

NicolasDupont-Aignan souligne des "propos mensongers et incohérents" sur X (Twitter).

Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, lui, dénonce une "pitrerie ridicule".

"Ce soir, #Macron confirme la possibilité d'envoyer des troupes françaises en Ukraine. Il n'a pas pris conscience de l'irresponsabilité de ses déclarations qui ont profondément isolé la parole de la France et forcé nos homologues à lever toute ambiguïté stratégique. Il s'entête dans une posture va-t-en-guerre au mépris des risques d'escalade vers une guerre nucléaire généralisée. La France de la paix nous manque", poursuit-il dans un autre tweet.

Emmanuel Macron interrogé sur Gaza

Sur la situation à Gaza, Emmanuel Macron a rappelé la "condamnation implacable" de la France aux attaques terroristes du 7 octobre 2023 tout en rappelant à Israël sa "responsabilité" de "respecter le droit humanitaire et le droit international".

Trois otages français encore détenus par le Hamas

Interrogé sur la guerre entre Israël et le Hamas, le président de la République a indiqué que "les discussions” étaient “en cours" au sujet des trois otages français disparus ou détenus à Gaza.

"Nous avons encore en effet trois otages. (...) Les discussions sont en cours, seules les familles sont informées."

Macron estime que ceux qui posent des "limites" au soutien à l'Ukraine "font le choix de la défaite"

Le président Emmanuel Macron a affirmé que ceux qui posent "des limites" à l'engagement pour soutenir l'Ukraine face à l'invasion russe "ne font pas le choix de la paix mais font le choix de la défaite".

"Ils font le choix de l'abandon de souveraineté parce qu'ils font le choix dès maintenant de dire: nous, nous avons des limites", a déclaré Emmanuel Macron sur France 2 et TF1, alors que ses propos récents n'excluant pas l'envoi de soldats en Ukraine ont été sévèrement critiqués en France par les oppositions et à l'étranger par des pays alliés.

Face à l'"escalade" de Moscou, "nous devons dire que nous sommes prêts à répondre", dit Macron

Le président français Emmanuel Macron a affirmé jeudi soir que la "sécurité" des Français passait par la "défaite de la Russie" en Ukraine et que les Occidentaux devaient être "prêts à répondre" en cas d'"escalade" russe en Europe.

"Si la Russie venait à gagner (..) nous n'aurons plus de sécurité" et la "crédibilité de l'Europe sera réduite à zéro", a-t-il déclaré sur TF1 et France 2. "Face à l'"escalade" de Moscou, "nous devons dire que nous sommes prêts à répondre", a-t-il ajouté.

Si la Russie "venait à gagner", "nous n'aurons plus de sécurité" en Europe

Si la Russie "venait à gagner", "nous n'aurons plus de sécurité" en Europe estime Emmanuel Macron. Face à l'"escalade" de Moscou, "nous devons dire que nous sommes prêts à répondre".

La France subit "déjà" les conséquences de la guerre

“Nous avons déjà subi les conséquences de cette guerre en france”, poursuit le président. “Cyberattaque, le prix du gaz, les céréales, les dérèglements économiques sont les conséquences de cette guerre, qu’a lancé la Russie”.

"Je souhaite que la Russie cesse cette guerre"

S'il assume ses propos, Emmanuel Macron "ne souhaite pas" envoyer de troupes françaises en Ukraine.

"Je souhaite que la Russie cesse cette guerre. Si la Russie gagne cette guerre, la crédibilité de l'Europe sera réduite à zéro".

La guerre en Ukraine est "existentielle pour notre Europe et pour la France"

Emmanuel Macron a affirmé jeudi que la France ne prendrait "jamais" l'initiative de combattre la Russie, même s'il a confirmé qu'il ne fallait exclure aucune option pour soutenir l'Ukraine.

La guerre en Ukraine est "existentielle pour notre Europe et pour la France", a déclaré le chef de l'Etat aux 20 heures de TF1 et France 2. "Jamais nous ne mèneront d'offensive, jamais nous ne prendrons l'initiative", a-t-il expliqué, tout en estimant qu'il ne fallait "pas exclure des options".

Emmanuel Macron assume ses propos sur l’envoi de troupes en Ukaine

"Nous avons mis trop de limites dans notre vocabulaire", a également estimé le président.

"On y est, la guerre est sur le sol européen", poursuit celui qui "assume" ses propos sur l'envoi potentiel de troupes en Ukraine.

"Toutes les options sont possibles, le seul qui en aura la responsabilité, c'est le régime du Kremlin".

Emmanuel Macron répondra également à des questions sur X (Twitter) après le JT

Le président de la République a invité les citoyens à lui poser des questions sur le soutien de la France à l'Ukraine sur X (Twitter).

"Après mon interview à 20h ce soir sur TF1 et France 2, je prendrai le temps de répondre à quelques-unes de vos questions ici", a-t-il écrit.

68% des Français en désaccord avec Emmanuel Macron

Les deux-tiers (68%) des Français considèrent qu'Emmanuel Macron a eu tort d'afficher cette position interventionniste, selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting réalisé fin février pour Le Figaro.

Un possible envoi de troupes en Ukraine?

L'Assemblée nationale mardi, tout comme le Sénat mercredi, ont largement approuvé l'accord de sécurité, loin toutefois du consensus généralement observé sur les questions internationales.

Emmanuel Macron est donc attendu sur ses déclarations autour de l'envoi possible de troupes en Ukraine, qui ont semé le trouble dans une bonne partie de l'Europe, même s'il a bien souligné qu'aucun consensus n'existait "à ce stade" parmi les alliés et qu'il assumait avant tout une "ambiguïté stratégique" vis-à-vis de la Russie.

Emmanuel Macron attendu au 20H ce jeudi soir

Emmanuel Macron va s'expliquer devant les Français sur les enjeux du soutien à l'Ukraine, après ses propos controversés sur le possible envoi de militaires occidentaux, face à une Russie de plus en plus "menaçante" selon lui en Europe.

À trois mois des élections européennes, son entretien aux "20H" de TF1 et France 2 marquera aussi de facto son entrée dans la campagne, après le premier meeting de son camp dimanche à Lille.

Il prendra d'ailleurs la parole dans la foulée du premier grand débat des Européennes, sur Public Sénat, avec toutes les têtes de liste à l'exception de Jordan Bardella (Rassemblement national) représenté par Thierry Mariani, un eurodéputé réputé proche de Moscou.

La majorité présidentielle a notamment prévu d'axer sa campagne sur le soutien à l'Ukraine, accusant le Rassemblement national, largement en tête dans les sondages, et La France insoumise, d'entretenir des positions prorusses.

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