Dissolution: comment Emmanuel Macron a-t-il pris sa décision? Les coulisses du coup de tonnerre

La réaction d'Emmanuel Macron ne s'est pas fait attendre après les résultats des élections européennes, ce dimanche. Le chef de l'État a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale. Une décision choc réfléchie avec ses plus proches confidents.

Une heure seulement après l'annonce de la victoire du Rassemblement national aux élections européennes, Emmanuel Macron réagissait en convoquant de nouvelles élections législatives, synonymes de dissolution de l'Assemblée nationale.

Cette décision a été prise ce dimanche en fin d'après-midi à l'issue d'échanges entre le président de la République et son plus proche entourage. À ce moment-là, Emmanuel Macron pensait encore que l'écart entre le RN et Renaissance ne pourrait être que de 10 points. Mais "que fait-on si le RN est à 30 et nous à 15?", l'a interrogé un de ses interlocuteurs.

Les possibilités ont alors été toutes passées en revue. Celle d'un changement de gouvernement a très vite été évacuée. Tout comme l'idée d'un référundum sur les institutions. Au vu des résultats de plus en plus précis au cours de la soirée, Emmanuel Macron a pris sa décision.

"Il a toujours eu le souci de retourner vers les Français, de leur rendre la parole", explique un confident du chef de l'État.

"Dissoudre est donc une manière de dire aux gens ce que l'on va faire maintenant et comment", explique un proche du gouvernement.

De l'aveu d'Emmanuel Macron, cette dissolution est la conséquence de l'écart massif entre la liste de Valérie Hayer et celle de Jordan Bardella. Le candidat du RN obtient deux fois plus de voix que Renaissance. Impossible de faire "comme si de rien n'était", a expliqué le président.

Mettre la pression sur LR et le PS

Avec cette dissolution, Emmanuel Macron lance un pari: tenter de résoudre le désordre à l'Assemblée nationale, avec la majorité relative depuis deux ans. Un pari très risqué, puisque le Rassemblement national pourrait obtenir une majorité et donc accéder au pouvoir dans un mois.

La stratégie est claire explique un sénateur: "C'est eux ou nous", avec un message aux Français: "Voulez-vous vraiment le RN au gouvernement?".

Ces législatives anticipées forcent aussi Les Républicains et les socialistes à se positionner: faut-il passer un accord avec le camp présidentiel, pour éviter de perdre des sièges de députés?

Jérémy Trottin et Romain Cluzel (avec T.R.C.)