"On n'a plus le choix": les militants plaident pour une gauche unie après la dissolution

La dissolution de l'Assemblée nationale, annoncée par Emmanuel Macron ce dimanche soir, lance la gauche dans une course contre la montre. Les candidats, dans chaque circonscription, ont jusqu'à vendredi au plus tard pour déposer leurs listes pour les élections législatives qui auront lieu les 30 juin et 7 juillet prochains.
Se pose donc la question des unions. La gauche va-t-elle réussir à se réunir comme elle l'avait fait en 2022 avec la Nupes pour éviter une dispertion des voix? Réunis au QG de La France insoumise, les militants du parti de Manon Aubry, arrivée quatrième avec 9,87% des suffrages, scandaient le slogan "Union populaire" avec enthousiasme.
Des voix contre LFI au sein du PS
Ce message, déjà scandé il y a deux ans pour la création de la Nupes, doit absolument être relancé selon Simon, l'un des militants: "Vu la gravité de la situation, on va être obligés de faire cet union pour gagner dans trois semaines. On aura, j'espère, des tracts et des affiches communes avec les logos des partis de la Nupes."
Pourtant, ces dernières semaines, les partis de gauche se sont affrontés, souvent violemment. Au QG du Parti socialiste, Baptiste est lui aussi pour une union de la gauche. Face aux circonstances, il se voit refaire campagne avec ses anciens alliés.
"Toutes les franches de la gauche doivent s'unir. On n'a plus le choix. Il ne peut plus y avoir de querelles de chapelles. On est face à une menace fasciste. Face à ça, on ne peut être qu'unis."
Les tractations sont déjà lancées. Des coups de fil sont échangés dans tous les sens. Mais pour le maire PS de Rouen, Nicolas Mayer Rossignol, ça ne peut qu'être sans LFI: "Les erreurs du passé sont à éviter. Le social-populisme, la brutalisation du débat public, ça ne fonctionne pas, c'est un plafond de verre absolu pour la gauche".
Mais d'autres dirigeants socialistes sont moins formels: une union avec LFI est possible, à la seule condition qu'elle se fasse derrière la ligne et le programme du PS.
De son côté, le député LFI Hadrien Clouet, invité de Charles Matin ce lundi sur RMC, s'est voulu rassurant: "On a su être en tête la dernière fois au premier tour. Maintenant, il faut faire encore mieux et réussir à gouverner le pays. Il faut mettre toutes les bonnes volontés autour de la table. Le programme existe, mais il y a des choses à actualiser, et de nouvelles idées".