Emmanuel Macron au JT de 20h: "Il faudrait qu'on ne voie que lui", tacle François-Xavier Bellamy

À quelques jours des élections européennes (9 juin), le président de la République est l'invité du journal de 20h sur TF1 et France 2 ce jeudi 6 juin. Au menu de cette prise de parole d'Emmanuel Macron en marge des cérémonies des 80 ans du Débarquement en Normandie, la situation à l'international mais aussi les élections européennes.
Mais cette intervention présidentielle irrite les oppositions, qui dénoncent du temps de parole pour la liste Renaissance de Valérie Hayer à la veille de la clôture officielle de la campagne. "C'est totalement injuste envers les Français", dénonce ce lundi sur RMC et BFMTV François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains.
"Les Français sont piégés dans ce scénario que le président de la République veut leur imposer en essayant de nationaliser ce scrutin européen. Une fois de plus, il veut le faire tourner autour de lui. Il faudrait qu'on ne voie que lui, qu'on n'entende que lui", ajoute l'eurodéputé.
"C'est contraire à sa fonction"
Avant sa prise de parole ce jeudi, Emmanuel Macron avait déjà tenu un discours à la Sorbonne le 25 avril dernier. Un discours finalement décompté par l'Arcom, le gendarme de l'audiovisuel, du temps de parole de la liste de Renaissance.
"Le président de la République manque à sa fonction et sa mission. Son rôle, c'est d'être au-dessus des partis et de la mêlée électorale. En décidant de réquisitionner les journaux télévisés du pays la veille de la fin de la campagne officielle, il rentre dans la mêlée, veut peser sur cette élection et c'est contraire à sa fonction", ajoute François-Xavier Bellamy qui avait déjà fustigé le débat entre la tête de liste du RN Jordan Bardella et le Premier ministre Gabriel Attal et qui tient à rappeler que les élections européennes ne sont pas "des élections de mi-mandat".
L'intervention d'Emmanuel Macron ce jeudi pourrait connaître le même sort que son discours de la Sorbonne. "Nous demandons à ce que l'Arcom joue son rôle", appelle François-Xavier Bellamy qui évoque l'exemple de l'Italie où le régulateur national a interdit un débat entre la Première ministre Giorgia Meloni et la présidente de l'opposition socialiste, le considérant hors-sujet dans le cadre des élections européennes.
Le président des Républicains Eric Ciotti a déjà saisi l'Arcom dimanche soir, demandant une décision similaire. "L'opposition doit avoir le même temps de parole", insiste-t-il.