Exclusion de Nadine Morano: "C'est un pari risqué pour Nicolas Sarkozy"

Nadine Morano - AFP
Nadine Morano n’est plus tête de liste des Républicains pour les élections régionales dans le Grand-Est. Mercredi soir, la Commission nationale d'investitures lui a retiré à l’unanimité (3 abstentions sur 25 votes) tout rôle dans la campagne pour les élections régionales. C’est l'ex-députée Valérie Debord, secrétaire générale-adjointe du parti et adjointe au maire de Nancy, qui va prendre sa place. Une décision largement commentée et loin de faire l'unanimité au sein des Républicains comme a pu le constater RMC.
Pour Bernard Debré, député et membre de la Commission, Nadine Morano devait être exclue de la liste aux élections régionales. "Nous avons, chacun d'entre nous, pris la parole. Les propos qu'elle avait tenus n'étaient pas acceptables. Nous ne sommes pas une 'race blanche'. Elle aurait dû s'excuser, elle ne l'a pas fait. Voilà, c'est fini".
"Un emballement médiatique l'a empêchée de s'excuser"
En revanche, pour Geoffroy Didier, conseiller régional Les Républicains en Ile-de-France, le procès de Nadine Morano est allé trop loin. "Je ne pense pas qu'au fond d'elle Nadine Morano soit fondamentalement raciste. Je pense qu'un emballement médiatique l'a empêchée de s'excuser, de regretter son propos", croit-il savoir. "Je ne fais pas partie de ceux qui aiment les mises à mort, les lynchages politiques et médiatiques. J'estime que Nadine Morano a eu tort d'exprimer ce propos mais je ne pense pas qu'elle soit fondamentalement raciste".
Nadine Morano a-t-elle encore sa place au sein du parti? Pour Thierry Solère, député des Hauts-de-Seine, tout va dépendre de son comportement à l'avenir. "Chez Les Républicains, vous adhérez à une charte des valeurs. Si ce que vous pensez à de nombreuses reprises n'est pas du tout dans ce champ-là de valeurs politiques, vous n'avez pas votre place là. Donc tout le monde en tirera les mêmes conséquences. Ce sera à elle de voir ce qu'elle veut faire dans les années à venir".
"Sarkozy n'avait pas d'autre choix"
Pour Jean Rottner, maire LR de Mulhouse et tête de liste dans le Haut-Rhin, considère pour sa part que "c'est un pari risqué pour Nicolas Sarkozy mais en même temps il n'avait pas beaucoup de choix. D'abord parce que c'était pour lui un enjeu d'autorité. Et puis, c'était un enjeu politique important: il importe, pour les régionales, de montrer qu'il n'y a pas de confusion possible entre Les Républicains et le Front national". Mais, ajoute-t-il, "il y a un risque car beaucoup d'électeurs peuvent considérer qu'elle n'avait pas s'excuser".
Enfin, pour Jean Rottner, "cela peut être un risque car Nadine Morano peut décider d'être candidate aux primaires et donc de polluer quelque part, alors que c'en était une fidèle, la campagne de Nicolas Sarkozy". Pour éviter cela, l'ancien président de la République a prévu de se rendre dans les prochains jours dans la région Grand-Est afin d'expliquer sa décision.