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Faut-il rendre la cravate obligatoire à l'Assemblée nationale?

Eric Ciotti veut le retour de la cravate obligatoire dans les rangs de l'Assemblée nationale. Car pour le député LR, ne pas porter de cravate empêcherait de "recentrer les débats". Une attaque assumée contre certains élus de La France insoumise.

En plein débat sur le projet de loi pouvoir d'achat, le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a estimé qu'il y avait plus important. Jeudi, l'élu a officiellement demandé à la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet l'obligation du port de la cravate à l'Assemblée nationale.

Une proposition qui vise directement La France Insoumise. "Je demande à la Présidente de l’Assemblée nationale l’obligation du port de la cravate au sein de l’hémicycle du Palais Bourbon pour empêcher que certains députés notamment de La France Insoumise se permettent de porter des tenues de plus en plus relâchées", estime Eric Ciotti.

"Le port du costume et de la cravate pour les hommes, au-delà de la nécessaire marque de respect due à nos institutions et à nos compatriotes, permet d'unifier visuellement la représentation nationale et de recentrer les débats. Même en 1997 le député communiste Patrice Carvalho avait conservé sa cravate lorsqu'il avait fait son entrée en bleu de travail à l'Assemblée nationale", poursuit Eric Ciotti.

Et pour cause, à l'époque, le port de la cravate était obligatoire dans l'hémicycle et les huissiers pouvaient refuser l'entrée à un élu sans cravate. Une obligation qui a été abrogée en 2017 et que certains semblent regretter donc.

"La gauche sale, débraillée, qui crie partout"

Depuis le début de la nouvelle législature, la tenue de certains députés de gauche cristallise les tensions à droite, où certains n'ont visiblement d'yeux que pour la tenue de certains élus.

"Vous voyez la gauche sale, débraillée, qui crie partout. C'est un problème de comportement. Vous représentez la République, c'est une charge. Vous ne pouvez pas crier, vous sortez du bac à sable et vous rejoignez les grands. Vous devez essayer de vous comporter à ce niveau", a jugé jeudi sur RMC et BFMTV Renaud Muselier, le président de la Région Sud-Provence-Alpes-Côtes-d'Azur, ancien des Républicains et nouvel allié d'Emmanuel Macron.

"Il y a un relâchement général, c'est un manque de respect"

Sur le plateau des "Grandes Gueules" ce vendredi sur RMC et RMC Story, où l'on avait déjà fustigé la tenue du député Nupes et ancien GG Louis Boyard, si on ne plaide pas particulièrement pour la cravate, on demande tout de même une tenue correcte.

"Il y a un relâchement général, c'est un manque de respect", estime Barbara Lefebvre, qui appelle cependant à ne pas caricaturer les députés Nupes: "Mathilde Panot est toujours très bien habillée, Adrien Quatennens est toujours tiré à quatre épingles, même François Ruffin s'habille correctement, il ne faut pas les caricaturer. Mais notre ami Louis Boyard fait partie des débraillés", ajoute-t-elle.

"Certaines femmes arrivent parfois presque en tongs, et leurs vêtements, on voit tout à travers, il n'y a pas de tenue!", déplore de son côté l'ancienne députée LREM Claire O'Petit. "On doit aussi respecter le personnel. Même s'il fait extrêmement chaud, ils ont toujours des tenues impeccables. Il ne faut pas la cravate nécessairement mais avoir une tenue correcte", conclut-elle.

"Eric Ciotti a peut-être d'autres choses à faire avec les projets de loi. C'est juste une réponse à La France Insoumise qui se met dans l'extrême totale. On a vu François Ruffin avec un polo, c'est du non-respect pour nos institutions", juge de son côté Bruno Pomart, maire d'une petite commune de l'Aude.

Selon l'article 9 de l'instruction générale du bureau de l'Assemblée nationale, "la tenue vestimentaire adoptée par les députés dans l’hémicycle doit rester neutre et s’apparenter à une tenue de ville. Elle ne saurait être le prétexte à la manifestation de l’expression d’une quelconque opinion: est ainsi notamment prohibé le port de tout signe religieux ostensible, d’un uniforme, de logos ou messages commerciaux ou de slogans de nature politique".

G.D.