Gouvernement Barnier: "Pas très démocratique", "grand écart"... Des électeurs réagissent au casting

39 ministres, 19 ministres de plein exercice, 15 ministres délégués et 5 secrétaires d’Etat, dont la plupart sont issus du camp présidentiel ou de LR. La composition du nouveau gouvernement a été dévoilée hier soir, 16 jours après la nomination de Michel Barnier à Matignon. A la tête désormais d'une équipe dont le casting penche clairement à droite. Des électeurs interrogés à Paris ont donné leurs avis à RMC.
Cette équipe ne passe pas auprès de Noémie, électrice du Nouveau Front populaire. "Ce n'est pas très démocratique. C'est un peu dingue de faire le grand écart entre le choix des Français, d'aller vers la gauche, et la composition du gouvernement", commente-elle.
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"Je peux comprendre les gens qui disent 'On ne nous a pas écoutés'"
Même Katia, qui vote ordinairement à droite, est étonnée. "Je peux comprendre les gens qui disent: 'On ne nous a pas écoutés'. Moi ce qui me fait peur, c'est ce qui va se passer à Paris dans les prochains jours, il va y avoir des manifestations", s'inquiète-t-elle.
Elle s’interroge aussi sur l’expérience des ministres. Peu de poids lourds, beaucoup de nouveaux, et de jeunesse, avec notamment Antoine Armand, ministre de l'Economie, à seulement 33 ans.
" À eux de nous prouver que ça peut changer"
Florence et Julie sont, elles, dubitatives. "C'est complètement flou. On est peu dans l'inconnu", estime la première. La seconde se veut plus optimiste: "Ca peut aussi donner une nouvelle parole, à eux de nous prouver que ça peut changer quelque chose." Elles se demandent par ailleurs si ces ministres vont pouvoir tenir longtemps, du fait d'une éventuelle motion de censure qui plane déjà sur le gouvernement.
Gauche et extrême droite s'insurgent
Côté politique, justement, la gauche déplore depuis le résultat des législatives de ne pas avoir eu la possibilité de gouverner malgré son arrivée en tête lors des élections. Jean-Luc Mélenchon a raillé un "film catastrophe" tandis qu'Olivier Faure a regretté une équipe "réactionnaire".
"Si le discours de politique générale ne va pas dans notre sens, nous le censurerons", prévient le porte-parole du RN
Du côté de l'extrême droite, malgré un discours qui pronaît le "bénéfice du doute" et qui écartait donc a priori le vote d'une motion de censure - du moins avant le discours de politique générale - le ton a été finalement été virulent dès hier soir. Le président du RN Jordan Bardella a prédit notamment "aucun avenir" au gouvernement Barnier.
Sur RMC ce dimanche matin, au micro d'Anaïs Matin, le porte-parole du RN Laurent Jacobelli a embrayé: "Si le discours de politique générale ne va pas dans notre sens, nous le censurerons" et "les premiers indices qui nous sont donnés ne pas très bons", a-t-il relevé.