Gouvernement: la gauche, pas convaincue par François Bayrou, ressort la menace de la censure

Un nouveau gouvernement "dans le week-end" et en tout cas avant Noël. C’est l’engagement qu’a pris ce jeudi le nouveau Premier ministre, François Bayrou. Dans la journée, il a reçu à Matignon, autour de la même table, les représentants des forces politiques du pays, hors RN et LFI, pour des consultations.
Près de trois heures de réunion avec François Bayrou au centre de la table. Il est toujours à la recherche d'un gouvernement et d'une stabilité, même précaire, à l'Assemblée pour pouvoir enfin faire adopter un budget pour le pays. Le Premier ministre qui attend la réponse des LR pour savoir s'ils veulent participer au gouvernement.
La gauche, elle, dit toujours non et n'est pas plus motivée pour lui assurer une stabilité à l'Assemblée, malgré une main tendue. Elle espérait un geste et réclamait le gel de la réforme des retraites. François Bayrou propose d'en discuter avec les syndicats jusqu'en septembre, quitte à l'issue à remettre en cause le départ à 64 ans.
“C’est des promesses pour la Saint-Glinglin”, déplore Marine Tondelier. Comme sa collègue écologiste Cyrielle Chatelain, pour laquelle il ne s'agit pas d'une concession.
“Qu’est-ce que ça veut dire, surtout? Ça veut dire que la réforme des retraites continue de s’appliquer. Pour nous, ce n’est pas acceptable, les électeurs de gauche ne veulent pas des miettes”, appuie-t-elle.
La gauche agite la menace de la censure
Plus qu'une participation au gouvernement à laquelle la gauche dit “non”, le Premier ministre espère surtout qu'elle ne le renversera pas. Sauf qu'il ne répond pas à leurs exigences. Utiliser le 49.3 reste toujours envisageable et les discussions sur le budget ne repartiront pas d'une feuille blanche. Alors, le compte n'y est donc pas, pour Olivier Faure, le patron du PS.
“Nous ne sommes pas entendus à ce stade et nous demandons à l’être. Nous n’avons pas trouvé de raison de ne pas le censurer et nous espérons qu’il apporte des éclaircissements sur sa volonté d’aboutir à un accord”, indique-t-il.
Une menace, comme l'agitait déjà le RN avec Michel Barnier. "Que Bayrou ne croie pas qu'on a peur d'appuyer une deuxième fois sur le bouton de la censure", insiste encore un socialiste.