Gouvernement: LR, macronistes, ministres reconduits… ce que l’on sait sur la liste

Le gouvernement sera présenté "avant dimanche". Matignon l'a annoncé ce jeudi soir, à l'issue d'une journée marathon avec une dernière consultation autour de Michel Barnier et toutes les forces politiques susceptibles de rejoindre le gouvernement, puis la présentation du casting gouvernemental à Emmanuel Macron. Ça accélère, donc, et avant même l'annonce officielle, on en sait plus sur la liste. Avec 38 ministres, dont 16 de plein exercice, la mouture respecte les équilibres, insiste Matignon, avec un "gouvernement prêt à agir au service des Français".
Sur les 38 ministres proposés par Michel Barnier, neuf viennent des LR et ce sont les principaux entrants. Avec notamment des ténors de la droite, comme le président de leur groupe au Sénat, Bruno Retailleau, qui va s’installer à l’Intérieur. Annie Genevard, cadre historique, est proposée pour l’Agriculture. La droite qui prend aussi l’Enseignement supérieur, l’Outre-mer (François-Noël Buffet pressenti), la Famille et le Commerce. Mais son poids est malgré tout revu à la baisse et Laurent Wauquiez l’a lui-même regretté, alors qu’il renonce à entrer et que Bercy lui avait été proposé.
Rachida Dati reste, Didier Migaud arrive
Le ministère de l’Economie sera finalement conservé par les macronistes, avec deux députés: Antoine Armand et Mathieu Lefevre (Budget). Le camp présidentiel conserverait l’Education nationale (Violette Spillebout), le Travail, les Affaires étrangères (Jean-Noël Barrot), la Santé avec Geneviève Darrieussecq, et le poste de porte-parole avec Maud Bregeon.
Cinq sortants sont reconduits: Rachida Dati à la Culture, Sébastien Lecornu aux Armées, et d’autres en changeant de poste comme Catherine Vautrin aux Territoires ou Agnès Pannier-Runacher à l’Ecologie. Enfin, une figure de gauche apparaît: celle de l’ancien élu socialiste Didier Migaud, proche de François Hollande, fléché vers la Justice. Il ne semble manquer que le tampon de la Haute autorité pour la transparence, qui doit examiner leurs profils. Les nominations sont attendues ce week-end.
Des macronistes s’inquiètent déjà
Ce gouvernement pourra-t-il tenir la distance? C’est tout l’enjeu. Ce jeudi, Michel Barnier a semblé rassurer à la fois la droite et les macronistes, notamment en s’engageant à ne pas augmenter les impôts pour les classes moyennes et ceux qui travaillent. Mais dans le camp présidentiel, il reste des interrogations. Les marcheurs historiques sont loin d’être ravis de ce gouvernement qui penche clairement à droite. "Ringard", "un cauchemar", "du dégoût": ce sont, en vrac, quelques réactions de députés macronistes…
Il y a des inquiétudes sur des sujets comme l’immigration et sur la famille aussi, qui serait confiée à Laurence Garnier, une sénatrice LR qui a voté contre la constitutionnalisation de l’IVG et très impliquée dans la Manif pour tous… "Une insulte à ce qu’on a fait depuis 2017", juge un député du camp présidentiel. Ça tique aussi au sein du Modem de François Bayrou. Michel Barnier devra préciser ses intentions dans dix jours, le 1er octobre, avec sa déclaration de politique générale à l’Assemblée. D’ici là, le premier Conseil des ministres pourrait se réunir dès lundi.