Gouvernement: "dernière journée" de consultations pour Michel Barnier

"Dernière journée de consultations". Selon Matignon, le Premier ministre Michel Barnier achève ses discussions ce jeudi en vue de la formation d'un nouveau gouvernement. Après les reports des rendez-vous avec Gabriel Attal et LR la veille, il reçoit Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, puis le président du Sénat Gérard Larcher.
Il réunira ensuite à 15h les formations politiques en vue de la "formation rapide" d'un gouvernement, fait savoir Matignon. Parmi LR, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau seront présents.
Michel Barnier serait "concentré du soir au matin pour constituer son gouvernement", avance son entourage. Le Premier ministre souhaite "aboutir à une architecture gouvernementale respectueuse des grands équilibres politiques".
Attal demande une clarification de la "ligne politique"
Alors que le Premier ministre avait promis la composition d'un gouvernement dans la semaine, des tensions sont apparues entre Michel Barnier et le camp macroniste depuis mardi, lorsque le nouveau locataire de Matignon a évoqué une "plus grande justice fiscale". De son côté, Gérald Darmanin affirmait qu'il lui aurait "dit pendant [leur] entretien qu'il augmentera les impôts".
Suffisament inquiétant pour Gabriel Attal, au point de s'adresser aux députés EPR dans un message et de demander une clarification de la "ligne politique" de Michel Barnier. L'augmentation des impôts étant une ligne rouge pour une grande majorité du camp présidentiel. Le même jour, sur France 2, Gérald Darmanin en remettait une couche dans Télématin, affirmant qu'il était "hors de question" d'entrer dans un gouvernement qui augmenterait les impôts, voire même de le "soutenir".
Peu de temps après, on apprenait que le rendez-vous acté mercredi à Matignon était reporté à la dernière minute, officiellement pour des raisons d'agenda, officieusement en raison d'une délégation trop importante. Selon l'entourage du Premier ministre, Gabriel Attal aurait voulu imposer une délégation de huit personnes alors que Michel Barnier a toujours mené ses consultations avec trois interlocuteurs. Coup de pression? Le Premier ministre n'a, en tout cas, pas voulu céder.
"Augmenter les impôts, ce n'est pas entendable", avertit le porte-parole des députés LR
Du côté LR, la question des impôts ne fait également pas l'unanimité. Une réunion avec les ténors du parti devait aussi se tenir à Matignon mercredi, en fin de soirée, avant d'être annulée elle aussi.
Ce jeudi, sur RMC-BFMTV, c'est Vincent Jeanbrun, député du Val-de-Marne et porte-parole du groupe Droite Républicaine à l'Assemblée nationale qui a mis en garde Michel Barnier. "Augmenter les impôts, ce n'est pas entendable. C'est une ligne rouge inscrite dans notre pacte législatif", a-t-il martelé. D'autant que ce dernier l'affirme, Michel Barnier n'a pas "prononcé le mot impôt", contredisant ainsi les affirmations de Gérald Darmanin.
Michel Barnier peut-il démissionner?
Alors quid de la future composition du gouvernement? Un pari impossible? Depuis ce mercredi, les spéculations sur une éventuelle démission de Michel Barnier fleurissent d'un peu partout.
Certaines sources avancent que des tensions seraient apparues entre le président et le Premier ministre, le premier lui reprochant la composition d'un gouvernement qui lui aurait été présenté mardi. En cause: pas assez de personnalités du bloc central et un gouvernement qui n'est pas assez représentatif de ce que le chef de l'Etat conceptualise comme "d'union nationale".
D'autant que d'importants portefeuilles régaliens auraient été promis à LR, comme Laurent Wauquiez au ministère de l'Economie et des Finances et Bruno Retailleau à l'Intérieur.
L'Elysée dément les rumeurs de tensions
Pour autant, l'Elysée et Matignon démentent formellement des tensions qui empecheraient l'avancée des travaux. "Les relations entre le président et le Premier ministre sont très bonnes", a avancé l'entourage du chef de l'Etat auprès de BFMTV.