"Grand débat national": des étudiants s'installent dans des gares pour mobiliser les Français
Des "stands de proximité", tenus par un binôme d'étudiants, un garçon et une fille. Ils font la tournée des gares et des bureaux de poste des chefs-lieux de département partout en France, s’y arrêtant généralement pour une période de deux jours.
Les 150 jeunes mobilisés ont été recrutés via les Juniors Entreprises de plusieurs écoles comme Sciences Po. Ils sont rémunérés pour cette mission mais on ne connait pas le montant de leur salaire.
Munis de tablettes numériques, les étudiants proposent aux passants de remplir les questionnaires du site du "grand débat". L'idée est de toucher un public qui n'est pas très à l'aise avec internet, ou qui ne se serait pas rendu spontanément à une réunion publique. L'opération a débuté le 14 février dernier à Nanterre dans les Hauts-de-France et s'achèvera le 15 mars prochain.
"Ça prouve que des gens s'intéressent à ce qu'on veut dire"
A la gare SNCF de Créteil, deux animateurs, Gaston et Marine, se sont installés. Une mission: opération séduction pour "le grand débat national". Mais dans le hall, pas toujours évident de capter l'attention des passants. Pourtant, Gaston, animateur du stand, persiste: "Est-ce que vous voyez ce que c’est le grand débat national?", demande l'animateur.
Un jeune homme, s'arrête. Wesley est chauffeur routier, il est sensible à la démarche: "Ça prouve que des gens s’intéressent à ce qu’on veut dire. On a le droit à la parole donc c’est intéressant. Je n’ai pas encore contribué mais pourquoi pas, je n’y avais pas pensé. C’est bien de pouvoir dire ce qu’on pense et partager ses idées".
"On arrive à faire participer des gens qui ne semblent pas politisés"
Saïd lui, ne compte pas répondre au questionnaire. Le médiateur social en Seine-Saint-Denis est dubitatif.
"Est-ce qu’avec ça, on pourra vraiment avoir un projet commun? C’est ça la question. Mais si il y a un débat dans nos quartiers, on viendra, on va proposer et écouter".
Pendant 8 heures, Gaston interpelle, mais surtout écoute, une expérience enrichissante pour cet étudiant à Sciences Po: "C’est intéressant parce que du coup on arrive à faire participer des gens qui ne semblent pas politisés. Ça fait plaisir de voir qu’il y a une initiative qui peut toucher tout le monde".
Il renouvelle l'opération vendredi à la poste de Bobigny. Au total, 150 étudiants sillonneront la France jusqu'au 15 mars, pour faire connaître le "grand débat".