Haut-commissariat à l'Enfance: les associations sont sceptiques après l'annonce d'Emmanuel Macron

Un enfant dans un couloir de l'Unité spécialisée de protection de l'enfance (Cased) à Rennes, le 7 juin 2021 (photo d'illustration) - Sébastien Salom-Gomis/AFP
Emmanuel Macron prévoit de créer un haut-commissariat de l'Enfance durant le mois de janvier. Le chef de l'Etat en a fait l'annonce le 28 décembre sur X.
Avec ce projet, il entend répondre aux inquiétudes des associations après la disparition d'un ministère dédié dans le nouveau gouvernement de François Bayrou. La ministre déléguée sortante chargée de la Famille et de la Petite enfance, Agnès Canayer, n'avait pas été reconduite.
La crainte d'une administration isolée
En attendant la nomination de ce ou cette haut-commissaire, les associations restent dans l'attente, mais se disent aussi vigilantes.
Le collectif Dynamique pour les droits de l'enfant, qui rassemble 29 associations, se pose en premier lieu des questions sur le bienfondé de cette nomination et se demande si cette administration aura une vraie portée politique.
Les associations craignent que le haut-commissaire ne fonctionne que d'une façon isolée.
“On va veiller à ce qu'il puisse avoir un budget avec des moyens et surtout qu’il puisse travailler en interministérialité. L’enfance c’est vraiment une politique publique qui doit être transversale”, affirme Florine Pruchon, chargée de plaidoyer pour le collectif, au micro de RMC.
"Un gage de stabilité"
Pour la Fédération de La Voix de l'Enfant, un haut-commissaire est au contraire un gage de stabilité, particulièrement en cette période de crise. Elle rappelle en outre qu'un enfant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, et que 160.000 sont victimes de violences sexuelles chaque année.
Obtenir une telle adminstration devrait assurer des prises de décisions politiques. “Chaque ministre a besoin de marquer son passage. A chaque fois on a pratiquement eu une loi à chaque passage d’un ministre. Moins ces derniers temps, car on en a eu 4 en un an. Ca déstabilise à chaque fois”, raconte Martine Brousse, présidente de la fédération.
Mais l'association insiste : ce haut-commissaire doit être rattaché au Premier ministre pour pouvoir peser sur les arbitrages politiques. Elle en aura le coeur net au début de l'année.