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Politique

Hollande entendu en septembre

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C'est en septembre que François Hollande sera entendu par les policiers dans l'affaire DSK/Tristane Banon. Une nouvelle un peu encombrante pour celui qui est déjà en campagne présidentielle. Comment peut-il sortir de ce qui ressemble à un piège ?

François Hollande souhaite être entendu, c’est ce qu’il a déclaré hier mardi soir. Le député de Corrèze voit arriver le danger et dire aux enquêteurs ce qu'il sait de l'affaire en septembre, c'est un mauvais timing ! Quelques semaines à peine avant la primaire socialiste prévue les 9 et 16 octobre, le scénario est catastrophique. Sa stratégie de présidentialisation en prendrait un coup dans l'aile.

Il se met donc entièrement à disposition des enquêteurs ?

Oui et il ajoute « je n'ai rien à cacher ». Ce dont il ne veut pas c'est d'une exploitation politique. Pourtant, pour son entourage le mal est fait. C'est le Figaro qui a sorti l'info de l'audition en septembre hier matin. Un très gros titre avec côte à cote les photos de Tristane Banon et de François Hollande. A côté, le titre consacré à la crise de la dette européenne était tout petit. Une "une digne de la presse à scandale", dit le député André Vallini, un proche de Hollande. En coulisse, d'autres socialistes se demandent si après l'affaire de la rumeur pour Martine Aubry, ce n'est pas un coup de la droite via le Figaro pour décrédibiliser le candidat. Autrement dit, "ça vient de l'Elysée". Hier soir, un conseiller du président me confiait : "Nous avons des sujets beaucoup plus intéressants que ça à traiter".

Jusqu'à présent a-t-il donné la même version des faits ?

Non, il a habilement menti. Le 20 mai dernier, il confie qu'il n'est pas au courant des faits de gravité qui ont été à un moment évoqué. Puis, le 4 juillet il déclare qu'il a été informé en partie. Hier soir, interrogé par le journal Le Monde, il a encore amendé sa version : "Anne Mansouret ne m'avait donné aucun détail ni demandé quoi que ce soit, mais je lui ai dit que si sa fille avait eu un problème, le mieux c'était d'en parler à la police". Pourtant, Tristane Banon confiait hier soir au Monde qu'elle avait raconté son agression supposée en 2003 à une dizaine de personnes à l'époque, dont François Hollande.

Risque-t-il des poursuites judiciaires ?

Non, parce qu'il était visiblement au courant des faits a posteriori et en tant que premier secrétaire du PS, ce n'était pas à lui de saisir la justice. Mais maintenant il faut qu'il sorte du piège. Désormais, pas question de laisser entendre qu'il savait, qu'il n'a rien fait et pire qu'il a laissé Strauss-Kahn se présenter aux primaires socialistes en 2006. Le tout sans avoir mené d'enquête interne au parti. Après avoir été porté aux nues, Dominique Strauss-Kahn devient le chat noir du PS, mais Hollande compte vite montrer qu'il a d'autres chats à fouetter.

Écoutez ci-dessous « Les coulisses de la politique » de ce mercredi 20 juillet 2011 avec Véronique Jacquier :

Véronique Jacquier