Hollande et Valls candidats l’un contre l’autre à la primaire? Ce serait "très créatif mais pas très crédible"

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"Beaucoup de personnalités de gauche étaient réunis samedi à Bondy (Seine-Saint-Denis). Christiane Taubira, ancienne ministre de la justice, Claude Bartolone le président de l'Assemblée Nationale mais aussi Anne Hidalgo ont répondu présent à ce "carrefour des gauches" proposé par Martine Aubry.
Du rose, du rouge et même du vert, plusieurs familles politiques de gauche étaient là. Des socialistes, le porte-parole du parti communiste Olivier Dartigolles ou encore l'écologiste Pascal Durand. L'objectif était de rassembler les gauches, pour ressusciter la gauche.
"Je préférerais que tous les deux participent à la primaire"
Mais avant même le début des discours, il était déjà question des discordes au sommet de l'Etat, de la rivalité entre le président de la République et le Premier ministre. Claude Bartolone a lâché à l'entrée de l'hôtel de ville de Bondy qu'il souhaitait que François Hollande et Manuel Valls se présentent l’un et l’autre à la primaire: "Je préférerais que tous les deux participent à la primaire, plutôt que l’un puisse se dire ‘je suis éliminé donc je m’éloigne des socialistes, je m’éloigne de l’action gouvernementale".
Une petite phrase loin de faire l'unanimité. François Lamy, député socialiste de l'Essonne, aurait préféré qu'on se concentre sur les idées. "Cela serait peut-être un peu baroque que le Premier ministre qui a mis en œuvre la politique du président de la République se présente contre lui". Ce n'est pas non plus le scénario rêvé par le socialiste Christian Paul, député frondeur de la Nièvre: "François Hollande et Manuel Valls? Imaginer les deux me parait très créatif, mais pas très crédible".
"L’ouverture d’une crise institutionnelle dans le pays"
Pour Kader Arif, député PS de la Haute-Garonne et proche de François Hollande, présent à Bondy, les propos de Claude Bartolone sont même "irresponsables". "On ne peut pas faire le buzz médiatique et faire preuve d’irresponsabilité dans une déclaration de cette nature. Imaginez-vous un seul instant un débat entre le président et le Premier ministre? C’est en fait l’ouverture d’une crise institutionnelle dans le pays. A un moment où le pays se pose des tas de question on a besoin d’un gouvernement uni, d’un président dans ses responsabilités, d’un Premier ministre dans ses responsabilités. Et pas d’une confrontation dans le cadre d’une primaire. Ce type de déclaration ne fait qu’ajouter du trouble à une situation déjà compliquée".
Alors quel sera le casting de la primaire de la gauche? Les candidats ont 15 jours à compter du 1er décembre pour se déclarer.