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"Il vient chouiner", "coup de bluff": le coup de gueule de Bernard Arnault secoue la classe politique

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Deux jours après les déclarations de Bernard Arnault, dénonçant la surtaxe des entreprises et la qualifiant d'incitation à la délocalisation, les réactions ne se sont pas faites attendre à gauche, mais également au sein du gouvernement.

"Tout ça est complètement indécent." Le sénateur communiste, Ian Brossat, critique vivement les déclarations de Bernard Arnault. Le patron du groupe LVMH a dénoncé, mardi, la hausse temporaire des impôts sur les bénéfices des grandes entreprises prévue dans le budget du gouvernement. Il a qualifié cette hausse de "taxation du made in France" et a menacé de délocaliser son entreprise.

"On a Bernard Arnault, du haut de sa fortune de 200 milliards d'euros, qui vient chouiner. Il cherche à obtenir des assurances que cette taxe ne soit pas pérennisée", commente le sénateur communiste Ian Brossat.

Cette surtaxe d’impôt sur les sociétés, temporaire, pour les plus grosses d’entre elles, est prévue dans le budget 2025 actuellement en discussion, mais seulement pour l'année à venir. Cet impôt devrait rapporter 8 milliards d'euros à l'État.

Le gouvernement en panique?

Les propos de Bernard Arnault ont également secoué le gouvernement. "Je comprends sa colère", déclare Sophie Primas, porte-parole de l'exécutif, qui tente de rassurer le milliardaire:

"Nous demandons de façon temporaire un effort aux très grandes entreprises françaises. Nous savons les risques qui y sont liés car nous sommes un gouvernement qui est pro-entreprise."

Coup de bluff?

Mais pour certains députés macronistes, c'est "un coup de bluff", espère notamment Philippe Vigier. "Je ne crois pas une seule seconde à cette menace. Là, on a un problème budgétaire majeur, chacun le sait. Et donc on doit tous faire un effort", ajoute-t-il.

Le 3216 RMC du 30 janvier - 8h10
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L'ancien Premier ministre, et désormais président de Renaissance, Gabriel Attal, est lui aussi monté au créneau sur le plateau de France 2, mercredi soir: "On a un budget qui est très difficile, une situation qu'il nous faut régler, et donc il faut un effort collectif et tout le monde va prendre sa part. Parce qu'il y a un effort collectif, il y a aussi un effort qui est demandé aux entreprises et qu'on s'est battu pour que l'effort demandé aux Français qui travaillent soit le plus réduit possinle et pour que l'effort demandé aux entreprises soit le plus modéré possible et temporaire."

Si Bernard Arnault avait pour ambition de se faire entendre par les personnalités politiques, c'est manifestement réussi.

Inès Zeghloul (avec TRC)