Immigration: Michel Barnier et Bruno Retailleau en déplacement à la frontière italienne

Les 27 États membres de l'UE ont annoncé ce jeudi être favorables à une nouvelle loi "urgente" sur l'immigration, à l'issue d'un sommet à Bruxelles. Objectif: "accélérer" les expulsions de migrants en situation irrégulière.
C'est dans ce contexte que Michel Barnier et Bruno Retailleau se rendent ce vendredi à la frontière avec l'Italie, dans le cadre d'un déplacement à Menton dans les Alpes-Maritimes puis à Vintimille, de l'autre côté de la frontière. Ils rencontreront deux ministres italiens du gouvernement de Giorgia Meloni, Antonio Tajani (Affaires étrangères) et Matteo Piantedosi (Intérieur).
Avec l'idée de parler de la lutte contre l'immigration irrégulière. On sait que le ministre de l'Intérieur veut une nouvelle loi. Elle est d'ailleurs annoncée pour début de l'année prochaine.
"Il faut que ça bouge en France"
Aller à la frontière italienne parler immigration, "c'est un classique", confie un conseiller de l'exécutif. Mais Michel Barnier veut, lui aussi, montrer sa fermeté. "Ça bouge dans un certains nombre de pays, dit Matignon. Il faut que ça bouge en France aussi." Les ministres devraient insister aussi sur le contrôle des frontières intérieures, même si en France ce contrôle est rétabli quasiment sans discontinuer tous les six mois depuis 2017 pour menace persistante, comme le prévoit le règlement européen, rappelle l'AFP.
À Menton et Vintimille, c'est là que des agents français et italiens vont travailler, ensemble, dans une "task force", souhaitée par le ministre de l'Intérieur, pour mieux identifier les migrants et les réseaux de passeurs. L'Italie, un allié pour protéger les frontières mais aussi une inspiration aussi pour Bruno Retailleau car Rome envoie désormais ses demandeurs d'asile arrêtés en mer en Albanie, dans des centres d'accueil ("hubs de retour").
La solution ne fait pas l'unanimité
Ces centres ne sont qu'une "goutte d'eau" et "pas une solution" pour des "grands pays" comme l'Allemagne, a déclaré le chancelier Olaf Scholz. L'Espagne y est opposée pendant que la France, prudente, invite à "favoriser les retours lorsque les conditions le permettent", plutôt que "dans des hubs en pays tiers", selon l'Elysée.
Le patron de la place Beauvau étudie de son côté la piste d'expulser des clandestins qui ne pourraient pas retourner chez eux dans un pays dans lequel ils ont transité ou séjourné.
En mai, l'Union européenne a adopté le pacte migration et asile, censé entrer en vigueur mi-2026, avec un durcissement du "filtrage" aux frontières et un mécanisme de solidarité entre les 27 dans la prise en charge des demandeurs d'asile. Allemagne, France et Espagne plaident pour accélérer sa mise en place.
Les passages clandestins dans l'UE en baisse par rapport à 2023
La demande d'une nouvelle loi intervient alors que le nombre de passages clandestins détectés aux frontières de l'Union européenne a baissé de 42% sur les neuf premiers mois de 2024, comparé à la même période en 2023, selon l'Agence européenne de surveillance des frontières Frontex.