Impôts, taxe sur l’électricité, Éducation nationale, Justice… ce qu’il faut retenir du Budget 2025

Le nouveau Premier ministre français, Michel Barnier, visite le siège du SAMU de Paris à l'hôpital Necker à Paris, pour sa première visite officielle depuis sa prise de fonctions, le 7 septembre 2024. - Ludovic MARIN / AFP
L'exécutif a détaillé comment il comptait trouver "60 milliards d'euros", un montant inédit sous la Ve République, dans les projets de loi de finances (PLF) et de financement de la sécurité sociale (PLFSS) qui seront âprement débattus à l'Assemblée nationale où il est minoritaire. Découvrez les points clés du projet de budget 2025 présenté par le gouvernement:
Une "contribution exceptionnelle" demandée à environ 400 grandes entreprises
Le gouvernement français compte soumettre environ 400 grandes entreprises à une "contribution exceptionnelle" sur leurs bénéfices réalisés en France en 2024 et 2025 afin de participer au redressement des finances publiques, selon le projet de budget pour l'an prochain présenté jeudi 10 octobre 2024.
Cette mesure qui concerne les entreprises réalisant un chiffre d'affaires d'au moins 1 milliard d'euros doit rapporter 8 milliards d'euros en 2025 et 4 milliards en 2026.
Une "taxe exceptionnelle" visera les grandes entreprises de transport maritime
Le gouvernement français prévoit d'instaurer une "taxe exceptionnelle" sur les grandes entreprises de fret maritime, qui doit rapporter 500 millions d'euros l'an prochain. Cette taxe "s'appliquera pour deux exercices aux entreprises de transport maritime dont le chiffre d'affaires est supérieur à 1 milliard d'euros", a précisé le gouvernement, qui en attend ensuite 300 millions d'euros en 2026.
Baisse limitée à 9% du tarif réglementé de l'électricité au 1er février
Le gouvernement prévoit une baisse limitée à 9% du tarif réglementé de l'électricité au 1ᵉʳ février, sous l'effet du relèvement d'une taxe qui devrait représenter 3 milliards d'euros de recettes pour de l'État, selon le projet de budget présenté jeudi.
Il s'agit d'adapter "les tarifs normaux d'accise en sortie de bouclier tarifaire afin de garantir au consommateur une baisse de 9% du tarif réglementé de vente en 2025 à partir du 1er février", indique le texte, alors que la Commission de régulation de l'Energie (CRE) avait annoncé en septembre que les Français pouvaient s'attendre à une baisse d'"au moins 10%".
Taxe sur les rachats d'actions par les grandes entreprises
Michel Barnier prévoit de taxer les rachats d'actions suivis d'une annulation effectués par les grandes entreprises réalisant un chiffre d'affaires d'au moins un milliard d'euros, ce qui doit rapporter 200 millions d'euros par an.
Cette taxe serait de 8% sur le montant de la réduction de capital. Elle vise à "mettre à contribution les entreprises ayant un recours croissant à cette pratique leur permettant de distribuer une partie de leur excès de trésorerie à leurs actionnaires", a indiqué le gouvernement.
Une contribution "temporaire et exceptionnelle" pour les ménages les plus aisés
Il est prévu d'instaurer durant trois ans une "contribution temporaire et exceptionnelle" visant les ménages les plus aisés qui rapporterait 2 milliards d'euros en 2025. Ce mécanisme permettrait de garantir l'imposition de ces ménages à un taux moyen minimum de 20%, selon le gouvernement. Il concerne ceux qui sont déjà soumis à la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (soit un revenu de référence de 250.000 euros pour un célibataire et 500.000 euros pour un couple).
Revalorisation de 2% des tranches de l'impôt sur le revenu
Le gouvernement compte revaloriser de 2% les tranches du barème de l'impôt sur le revenu en 2025 afin de "protéger le pouvoir d'achat des Français", ce qui représentera un manque à gagner de 3,7 milliards d'euros pour l'Etat, selon le projet de budget présenté jeudi. Cette mesure "permet d'éviter à près de 530.000 foyers d'entrer dans le champ de l'impôt sur le revenu. Elle protège les Français d'une augmentation de la fiscalité liée à l'inflation", indique ce texte.
1,2 milliard d'économies sur les primes à l'apprentissage
Michel Barnier prévoit de diminuer de 1,2 milliard d'euros en 2025 les aides à l'apprentissage, mises en place pour soutenir l'emploi des jeunes, a indiqué jeudi le ministère du Travail. "Il est demandé un effort sur les primes (à l'embauche) de 1,2 milliard d'euros", a indiqué le ministère du Travail, en précisant que la piste d'une aide unique ramenée de 6.000 à 4.500 euros est "un scenario parmi d'autres".
4.000 postes d'enseignants en moins
Le budget 2025 de l'Éducation nationale, premier poste de dépenses de l'État, prévoit 4.000 postes d'enseignants en moins par rapport à 2024, principalement en maternelle et en élémentaire, a indiqué jeudi le ministère. La rue de Grenelle justifie cette baisse des postes enseignants par "la baisse du nombre d'élèves qui devrait s'accélérer avec 97.000 élèves en moins à la rentrée 2025". Le budget de l'Éducation nationale pour 2025 s'élève à 63 milliards d'euros, globalement stable par rapport à 2024.
Coup de rabot de 500 millions d'euros dans la justice
Le budget du ministère de la Justice s'établira à 10,24 milliards d'euros, soit près de 500 millions d'euros de moins que ce qui était prévu, selon le projet de loi de finances présenté jeudi qui confirme les craintes de l'ancien garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti et des magistrats.
Ce montant est en très légère hausse par rapport au budget de 2024 (+0,11 milliard d'euros), mais reste inférieur aux 10,68 milliards d'euros qui étaient prévus pour 2025 dans la loi de programmation de la justice, adoptée en octobre 2023.